Nous connaissions le risque de déclenchement d’une schizophrénie dans le schéma adolescents fragiles et cannabis, (où la pathologie serait apparue probablement plus tard). Mais là, un autre toxique apparait, l’alcool, et le lien entre sa dépendance et schizophrénie.
"Les jeunes sujets à ce trouble psychiatrique ont 30% à 40 % de risques d’observer une consommation excessive d’alcool à la sortie de l’adolescence" explique le Dr Jérôme JEANBLANC, Neurobiologiste du Groupe de Recherche sur l’Alcool et les Pharmacodépendances, (Grap-INSERM). "La schizophrénie et la dépendance à l’alcool atteignent les mêmes structures cérébrales : le noyau acumens, le cortex préfrontal, l’hippocampe et l’hypothalamus".
D’accord me direz-vous, mais pourriez-vous traduire ? J'y arrive. Les patients schizophrènes seraient donc plus sensibles aux effets de l’alcool. C’est en tout cas ce que pense le Dr JEANBLANC. "Plus réceptifs, ces patients ressentiraient sous l’effet de l’alcool un plaisir momentané encore plus intense comparés aux autres. Ils seraient donc poussés à réitérer leurs expériences plus régulièrement, à des doses de plus en plus importantes, jusqu’à plonger dans l’addiction"
Problème de cette affirmation : les études manquent pour confirmer cette hypothèse. Certains chercheurs pensent que "les patients schizophrènes sont moins sensibles aux produits psychoactifs. Leur organisme aurait besoin de doses bien plus importantes afin de ressentir les mêmes effets euphorisants et/ou apaisants", ce qui finalement viendrait accréditer l’étude du Dr JEANBLANC. Plus il y a nécessité de doses importantes pour en ressentir les effets, plus le risque d’addiction est présent…
S’il y a 20 ans Addictologues et Psychiatres travaillaient chacun de leur côté, aujourd’hui les deux approches semblent indissociables. "Plus le soin sera complet mais aussi précoce, plus les temps d’hospitalisation seront réduits, les symptômes de sevrage plus faciles à supporter, et la psychothérapie moins complexe à suivre".
Et surtout : "Pour éviter le risque de dépendance à l’alcool, il faut donc intervenir très tôt chez les adolescents ayant une forte prédisposition génétique à a schizophrénie. Et ce dès la sortie de l’enfance et avant 25 ans, âge maximal auquel survient – dans la majorité des cas – ce trouble psychiatrique. D’autant que les patients atteints d’une pathologie addictive sont souvent porteurs d’une pathologie d’origine psychiatrique", conclut le Dr JEANBLANC.
Évident me semble-t-il mais à rappeler certainement !