Alcool au travail : encore du grand n’importe quoi !

Ou quand le législateur est incapable de prendre de vraies décisions et manque de courage !

Qu’en est-il aujourd’hui ? Le Code du Travail prévoit qu’aucune boisson alcoolisée n’est autorisée sur le lieu de travail mais tolère le vin, la bière, le cidre et le poiré, (Code du Travail, art. R. 4228-20). Il est également interdit de laisser entrer ou séjourner des personnes en état d’ivresse dans l’entreprise, (Code du Travail, art. R. 4228-21). Il est vrai que vin, bière, cidre et poiré ne sont pas de l’alcool…, du moins pour certains !

Que dit le nouveau décret ? Les employeurs pourront désormais restreindre et même interdire la consommation de boissons alcoolisées au sein de l'entreprise. Un décret les autorisant à mettre en place leurs propres règles, via le règlement intérieur ou une note de service, est parue jeudi au Journal officiel. Cela restera donc au seul bon vouloir et appréciation des employeurs.

Rappelons tout de même juste quelques chiffres :

- L'alcool est responsable de 18% des décès en France, chez les 35-64 ans.

- Selon une étude publiée l'an dernier dans l'European Journal of Public Health et menée par l'Institut Gustave-Roussy de Villejuif, l'alcool a provoqué en 2009 la mort de 49.000 personnes, dont 40% chez les moins de 65 ans.

- L’alcool est responsable directement, à lui seul, de 10 à 20% des accidents du travail.

- L’absentéisme lié à l’alcoolisme représenterait 4 à 5 millions de journées perdues/an et on estime la perte de productivité annuelle à 16 milliards d’euros.

- Une étude EDF-GDF a démontré que les absences au travail des personnes dépendantes à l’alcool sont multipliées par 3,3 par rapport aux personnes non dépendantes. Cette même étude estime le coût de ces absences à 9 200 euros par personne et par an.

CQFD, ou quand les chiffres parlent d’eux-mêmes et qu’il n’est pas utile d’en rajouter.