Le “vapotage” s’étant largement démocratisé, une société néerlandaise commercialise l’E-Njoint”, version électronique du joint. Cet accessoire est décliné en trois versions : une «inoffensive», (sans tabac, sans nicotine ni cannabis), et deux autres pouvant contenir soit du liquide à base de cannabis, soit de véritables herbes séchées.
Une première version «inoffensive»... : Le premier modèle présenté par la société E-Njoint ne contient ni THC, ni tabac, ni nicotine et est déjà disponible. D’après la firme batave, cette déclinaison est “totalement inoffensive et conforme à la législation”, explique un communiqué. “À chaque bouffée qu’aspire son utilisateur, une feuille de cannabis verte s’allume à son extrémité et brille à travers le revêtement chromé”. Six arômes fruités sont disponibles pour en profiter.
...et deux e-joints pour une utilisation médicale, (et pourquoi pas récréative) ? Les deux autres versions de l’e-joint contiennent bien, elles, du cannabis. Le premier sous forme liquide, l’autre avec un réservoir capable d’accueillir du THC. E-Njoint serait en négociations avec un fournisseur de cannabis à vocation médicale, “afin de pouvoir transformer ses concepts en produits de santé”, assure l’entreprise. La société néerlandaise serait pour cela en négociation avec Tikun Olan, principale entreprise israélienne de culture de la marijuana à usage médical. Son utilisation devrait être limitée en France, au même titre que le cannabis « classique». Mais si la consommation de cannabis est illégale en France, la consommation d’e-liquides au parfum de cannabis est autorisée.
Le-joint, décrit comme «inoffensif» pose la question du message qu’il va véhiculer auprès des jeunes en particulier. Commercialisé, le e-joint renvoie à nouveau la question de la légalisation à terme du cannabis. Ce serait donc une grave erreur si nous restions sur ce positionnement prohibitionniste. L’argumentaire de vente «version inoffensive» est donc très critiquable au regard de cette interdiction.
En France, nous continuons à aller dans le mur avec des mesures de répressions de plus en plus strictes et des crédits alloués à cette politique qui pourraient être utilisés dans le domaine de la prévention ou du soin. Cette politique de l’autruche ne peut durer. L’interdiction ne fonctionne pas et stigmatise, entres autres, les consommateurs. Car dans la réalité, il est presque tout aussi facile de trouver du cannabis qu’un paquet de tabac.
Alors oui je l’ai déjà dit et je le répète à nouveau, la seule solution, (qui peut apparaître paradoxale), pour lutter contre le cannabis reste sa dépénalisation et sa légalisation ! Nous éviterons ainsi de stigmatiser les consommateurs, l’argent déversé à flots pour la répression pourrait nous servir à mettre en place une vraie politique de prévention et de soins. Pensez-vous que les associations d’anciens buveurs comme les Alcooliques Anonymes, Vie Libre…, existeraient si l’alcool était prohibé ? Non et pourtant ils sont un rouage quasi essentiel dans les prises en charges ! Et non, bien évidemment, légaliser ne fera pas flamber la consommation car il est partout, dans les villes comme dans les campagnes. N’importe quelle personne peut en acheter à n’importe quel coin de rue.
Légaliser, c’est encadrer, contrôler et prévenir, sans peur de la loi pour les personnes potentiellement en difficulté, (et qui le sont d’ailleurs déjà !). La France, (la plus répressive en Europe), reste pourtant le premier pays consommateur… Cherchez l’erreur !