Que ce soit en presse écrite, radio ou télé, j’ai lu et entendu tout et n’importe quoi sur cette émission sans qu’aucune image n’ait encore été diffusée. J’avoue ma surprise dans un premier temps à imaginer que le service public, (associé à un Médecin Addictologue), puisse mettre en boite et diffuser une «émission trash», en tous cas annoncée comme telle. Ci-après, une synthèse des commentaires associés à cette dernière :
«Vous voulez prendre une cuite en toute sécurité ? Allez chez France 4 ! La chaîne tourne cette semaine une émission inédite, la chaîne va demander à de jeunes volontaires, majeurs, de se saouler devant les caméras… Ils seront ensuite répartis en plusieurs groupes sous le contrôle de spécialistes, afin de tester leur niveau de créativité ou de réactivité avec de l'alcool dans le sang», rapporte le site Morandini.com. Dans l’émission de cet animateur sur Europe 1, le Dr Lemoine explique : «Etre tombé de sa commode, avoir trouvé très choquant ce concept inutile sur un plan scientifique, mais difficile à critiquer sans l’avoir vu auparavant», finissant par «à quoi sert de faire sourire en montrant des gens bourrés ?».
«Des volontaires vont littéralement se saouler devant les caméras…». Émission de Wendy Bouchard du 27 mai sur Europe 1. Le Dr Lowenstein explique que nous allions «jouir de l’ivresse d’autrui pour faire monter l’audimat», «passer du -tu t’es vu quand t’as bu- au –tu es vu quand t’as bu-», et termine en modérant ses propos : «Mais on peut être septique comme heureusement surpris».
Alors qu’en est-il exactement ? Il ne s’agit déjà pas de faire une émission «trash», montrant et ridiculisant des jeunes s’enivrant. (Rappelons que l’alcool représente 12 fois la mortalité routière par an avec des budgets de prévention bien inférieurs). Produite par Réservoir Prod, il s’agit de «franciser» un concept d’une émission norvégienne avec un Médecin présent ayant l’aval de l’I.N.P.E.S., (Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé). Avoir déjà l’aval et être sous la supervision de cet Institut, (projet présenté au Conseil d’Administration), permet tout de même d’en assurer un certain sérieux.
En fait, il s’agit d’Illustrer par des expériences scientifiques l’impact d’une consommation d’alcool sur la mémoire, la perte du jugement, le désir, les capacités motrices…, avec des sujets qui auront des niveaux de consommation en dessous de leur niveau d’alcoolisation habituel, ne les mettant jamais dans des situations d’ivresse. L’idée est de démontrer qu’un grand nombre d’effets arrivent, justement, avant cette ivresse. Ils ne recevront pas plus de la moitié de leur consommation habituelle et ¼ de leur consommation maximale. Les jeunes adultes ont été médicalement vus et sélectionnés en fonction de leur consommation d’alcool habituelle.
Attendons donc la programmation de cette émission, il sera temps à ce moment là de s’en faire une opinion objective.