Nous le savons : la consommation de psychotropes en France, (anxiolytiques, somnifères…), ne cesse d’augmenter. Quelques chiffres tout d’abord :

22 benzodiazépines ou apparentées commercialisées en France en 2011.

134 millions de boîtes vendues en 2010 dont 50,2% d’anxiolytiques et 37,6% d’hypnotiques.

183 millions d’euros de chiffres d’affaires en 2010, soit 0,7% du montant total des ventes de médicaments en France.

En 2010, 20% de la population française a consommé au moins une fois une benzodiazépine ou apparentée.

60% des consommateurs de benzodiazépines ou apparentées sont des femmes.

Le temps de traitement moyen est de 7 mois pour une benzodiazépine anxiolytique et hypnotique  ou apparentée.

Environ la moitié des sujets traités par une benzodiazépine anxiolytique et hypnotique le sont plus de 2 ans (avec ou sans interruption de traitement).

L’A.N.S.M. vient de signaler dans le Parisien que 32% des Français en consommaient. Laurent KARILA, Psychiatre Addictologue à l’Hôpital Paul BROUSSE, nous en expose les conséquences sur la santé. En voici une synthèse :

- Tout d’abord un vrai risque d’addiction : une tolérance s’installe, nous augmentons donc les quantités pour avoir les mêmes effets, amenant une vraie dépendance à ces produits.

- Il existe aussi des risques liés aux effets secondaires de ces molécules : par exemple, un des effets indésirables fréquents, appelé « l’effet rebond ». Il s’agit de l’effet inverse de celui recherché par le médicament, (majoration de l’angoisse).

- Des troubles cognitifs : perte de mémoire, baisse de l’attention et de la vigilance, concentration altérée, risque de chute chez les sujets âgés… sans oublier les risques d’accident de la route pour les gros consommateurs.

- Une étude aurait établi un lien entre consommation de benzodiazépines et dépendance. Mais ce lien reste encore à démontrer…

Ces consommations records interrogent : facilité de prescription ? Banalisation de ces molécules par les médecins prescripteurs, (et de fait, par les consommateurs), Mal-être dans notre société ? Besoin de soulager sans attendre un malaise (l’idée du « tout, tout de suite ») ? …

Source ; leparisien.fr, et ansm.sante.fr