Le "sportoolisme" ou l’addiction au sport.

 

L’addiction au sport est une vraie problématique de dépendance et peut poser de nombreux problèmes à ces patients. Dans un article, paru sur le site centre.presse.fr, deux Psychiatres Addictologues et un Psychologue apportent quelques précisions :

Greg DECAMPS, Psychologue et Président de la S.F.P.S., (Société Française de Psychologie du Sport) ,explique : «Les critères sont les mêmes que pour les autres addictions : arrêt impossible, poursuite de l'activité malgré la douleur, symptômes de sevrage - anxiété, irritabilité -, empiètement sur les autres sphères de la vie, sociale, familiale. Je m'insurge contre l'expression "addiction positive", car les conséquences peuvent être dramatiques : blessures à répétition, troubles du comportement alimentaire, dépression ou compensation par d'autres pratiques addictives en cas d'interruption. Le problème, c'est que le sport dispose d'une image très positive en raison des valeurs qu'il véhicule : sens de l'effort, esprit d'équipe. Ses excès s'avèrent de fait difficiles à diagnostiquer».

Le Dr Michel HAURTEFEUILLE précise que «l’on peut être tenté d'accorder trop d'importance à l'exercice physique pour égayer une vie terne, évacuer le stress professionnel, etc. D'autant que la pratique libère dans l'organisme des endorphines et des endocannabinoïdes pour l'aider à supporter la douleur. Source de plaisir incontestable, cette composante biologique participe aussi au mécanisme de dépendance», en expliquant que  «l'individu cherche à dépasser ses limites, physiques et mentales, pour exister aux yeux des autres et aux siens. Il mène un combat contre lui-même, où le corps est au service de la performance : intensification des entraînements, régimes alimentaires contraignants, parfois prise de dopants. Le sportif est condamné à aller toujours "plus loin, plus haut, plus fort". «Mais il arrive un moment où il plafonne. L'effondrement dépressif menace, surtout chez les professionnels, dont l'identité se réduit aux performances. Leur carrière achevée, ils n'existent plus».

Le Psychiatre Addictologue Stéphane PRETAGUT termine en mettant en évidence que «le corps devient une armure entre le monde extérieur, vécu comme agressif, et le monde intérieur, vulnérable. Cette fonction psychique explique, entre autres, que les adolescents surinvestissent parfois le sport. Il participe aussi à leur construction identitaire et les aide à se séparer».

Source : centre.presse.fr