La Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés a validé ce vendredi 14 mars l'autorisation de prescrire le Baclofène® avec une Recommandation Temporaire d'Utilisation, (R.T.U.). La R.T.U. permet à l'A.N.S.M., (Agence Nationale de Sécurité du Médicament), d'encadrer la prescription de médicaments qui n'ont pas l'Autorisation de Mise sur le Marché, (A.M.M).
«En 2008, "Le Dernier Verre" avait fait connaître le Baclofène® comme le médicament miracle», peut-on lire aujourd’hui sur le Figaro.fr. "Dans son livre, le cardiologue Oliver AMEISEN, décédé le 18 juillet dernier, racontait comment il s'était soigné en s'auto-prescrivant ce médicament." Aussitôt, les patients ont demandé à leurs médecins «le médicament qui sauve», et «qui mène à l’indifférence face à l’alcool». En 2012, la Société Française d'Alcoologie estimait que 71% de ces membres prescrivaient le Baclofène® pour lutter contre l'alcoolisme, (donc bien loin de son utilisation première...).
Prescription au cas par cas :
Pendant trois ans, la Recommandation Temporaire d'Utilisation permettra par le suivi des patients de sécuriser l'utilisation de ce médicament. Parallèlement, deux essais cliniques, Alpadir et Bacloville, sont toujours en cours en France pour évaluer l'efficacité et la tolérance du Baclofène®. Ils permettront certainement de résoudre la question du dosage et de connaître les risques liés à ses effets secondaires. Leurs conclusions sont attendues à la fin de l'année.
Le Comité Technique de Pharmacovigilance fait état de 263 cas d'effets secondaires pour l'année 2012 : "93 graves et 170 non graves", ce qui correspond à une hausse de 160 %. «Cela est probablement dû à une moindre sous-déclaration des cas par les médecins», explique le Pr Michel REYNAUD, Chef du Service Addictologie à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif, mais certainement par l'augmentation des ventes du Baclofène®, et également par les problèmes de dosage. En effet, la dose efficace est différente pour chaque malade. La prise peut aller d'un comprimé de 10 mg à dix par jour. (Voire des posologies supérieures)
Comprenant l’impatience des patients, je trouve deux points regrettables :
- D’une part, le décrire comme «le médicament qui sauve» m’apparait potentiellement dangereux pour des patients qui pourraient être en échec avec cette thérapeutique.
- Ne pas attendre les deux études en cours : les résultats devraient être connus d’ici fin 2014, début 2015 au plus tard et les médecins auraient alors une meilleure connaissance des posologies, des effets secondaires, des contre-indications…
A suivre…