Cannabis médical, oui mais comment et quelles indications ?

Nous avons connaissance depuis quelques mois, de l’arrivée prochaine d’un traitement à base de cannabis, le Sativex ®. Voici en quelques mots où nous en sommes exactement en France et quelles sont les indications du cannabis médical.

Depuis quelques années, nous disposons d’un médicament, le Marinol ®, autorisé en France mais avec des modalités d’indications et de prescriptions complexes. Ce médicament, (des gélules qui doivent être stockées à une température inférieure à 10°), fait l’objet d’une A.T.U., (Autorisation Temporaire d’Utilisation). En clair, un Médecin obligatoirement hospitalier doit en faire la demande auprès de l’A.N.S.M., (Agence Nationale de Sécurité du Médicament), pour une durée renouvelable (d’un mois à 6 mois), et devant justifier, entres autres, que les traitements classiques ont été essayés mais qu’ils n’ont pas été efficaces. La délivrance se fait uniquement en pharmacie hospitalière.

Les indications principales sont les suivantes :

- les nausées associées à la chimiothérapie des cancers,
- la stimulation de l’appétit (indiquée chez les troubles alimentaires tels que l’anorexie),
- le glaucome (en baissant la pression intraoculaire),
- les troubles du comportement, de l’humeur chez les malades atteints d’Alzheimer.

Les études réalisées jusqu’à présent ont montré des effets indésirables de type euphorie 13%, vertiges 7%, somnolence 6%. Il se présente sous forme de capsules de 2,5 mg, 5mg, 10mg, (Seul le Marinol ® 2,5 mg est autorisé en France)

Le Sativex ® (en spray buccal) devrait arriver en France, si tout va bien, en 2015. Ce médicament, déjà commercialisé en Allemagne ou au Royaume-Uni, est utilisé chez des patients atteints de sclérose en plaques pour soulager les contractures musculaires sévères, et devra être initié par un neurologue et un rééducateur hospitalier. Il est déjà disponible dans dix-sept pays européens.

Les médicaments à base de stupéfiants ne pouvant être délivrés que pour 28 jours, les médecins généralistes seront autorisés à effectuer les renouvellements d'ordonnance entre deux rendez-vous à l'hôpital. Le produit sera distribué en pharmacie de ville, (contrairement au Marinol ®), où il devra être stocké dans des coffre comme c'est le cas des médicaments à base d'opiacés. La Haute Autorité de Santé doit donner son aval et fixer également les prix et les modalités de remboursement.

J’espère seulement que son indication pourra être élargie à d’autres pathologies que la sclérose en plaques, en particulier les douleurs neurologiques périphériques d’origine traumatiques où il a déjà prouvé son efficacité dans les pays où il est déjà commercialisé. Avec beaucoup moins d’effets secondaires que les opiacés, et une efficace égale voire supérieure, il est grand temps que la France récupère son retard dans ce domaine, en évitant l’amalgame entre cannabis médical et récréatif.