L'Agence du Médicament aurait informé les journalistes du Figaro que les Médecins pourront à partir du mois de Mars prescrire le Baclofène®. Celui-ci obtiendrait une Recommandation Temporaire d'Utilisation, (R.T.U.). En Juin 2013, Dominique MARANINCHI, Directeur de l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament, (A.N.S.M.), avait déjà déclaré qu'il pourrait l'obtenir pour traiter les addictions à l'alcool. Cette R.T.U. va sécuriser les prescriptions, les faciliter et permettre un meilleur suivi des personnes sous traitement.
Ce médicament, utilisé depuis 1974 pour soulager des contractures musculaires involontaires d'origine neurologique, est devenu populaire à la sortie du livre "Le dernier verre" d'Olivier AMEISEN en 2008. Ce Cardiologue, ancien alcoolo-dépendant, expliquait comment ce médicament pris à haute dose lui avait supprimé son envie de boire. Jusqu'à ce jour, prescrit par de nombreux Médecins à la demande de leurs patients, ce médicament ne bénéficiait d'aucune autorisation pour soigner cette pathologie. .
Deux essais cliniques, l'étude Bacloville, (Médecins Généralistes de ville), et l'étude Alpadir, (en milieu hospitalier), sont en cours depuis 2013 pour établir une meilleure connaissance de son efficacité et sa sécurité dans la prise en charge de l'alcoolo-dépendance. Aujourd'hui, le Baclofène® est déjà prescrit à 50 000 patients hors A.M.M., (Autorisation de Mise sur le Marché). En clair, les Médecins le prescrivent à leurs risques et périls. (Rappelons juste le problème du Médiator® qui avait été prescrit pour des pathologies ne correspondant pas aux indications initiales).
J’ai souvent émis des réserves sur ce traitement, (voir mon post à ce sujet). Non pas sur son efficacité, (encore à évaluer au plus juste), mais sur le battage médiatique qui avait fait suite aux publications du Dr AMEISEN. Je me souviens de la «une» du Nouvel Obs qui m’avait particulièrement agacée, pour ne pas dire plus ! En substance, ils annonçaient qu’on «avait trouvé LE remède pour soigner la dépendance à l’alcool».
Je sais qu’il faut vendre du papier pour ces journaux mais je ne trouve pas ethique que cela se fasse sur le dos de la souffrance des patients et surtout en énonçant des propos fallacieux. En le présentant comme le remède miracle, ils ont mis en difficulté les professionnels, (en décrédibilisant les plus prudents), mais surtout les patients qui sont très souvent dans l’attente de ces traitements «miracles» qui malheureusement n’existent pas….
A suivre...