Sur le site RTL.fr, des témoignages d’adolescents, cibles des campagnes contre la toxicomanie, démontreraient qu’ils n’y sont pas ou peu sensibles. J’ignore si les jeunes interrogés sont représentatifs de la population adolescente globale mais leurs propos questionnent tout de même. En voici quelques uns :
"Ce n'est pas en écoutant ces campagnes qu'on va aller mieux»
"Si je dois arrêter, je dois le faire moi. Ça ne sert à rien qu'on m'oblige à le faire"
"J'ai besoin de fumer un petit joint (...) pour me détendre, m'apaiser".
A un âge où la transgression de l’interdit reste le plus excitant des challenges, comment aborder ces problématiques ? J’entends très souvent des professionnels de santé mettre surtout l’accent sur 2 points :
- La dangerosité des produits. Mais le jeune s’en moque ! La mort, la maladie ne le touche pas…., bien au contraire, il joue et flirte avec les limites, il aime prendre des risques,
et les conséquences somatiques et psychiques d’une consommation lui semblent beaucoup trop lointaines pour s’en préoccuper.
- Et enfin l’interdit, la loi… Mais comme je l’ai dit plus haut, à cet âge là, la transgression de cet interdit est un jeu et le rapport à la loi n’est pas celui de l’adulte.
Je suis effaré de voir arriver dans les collèges et les lycées des forces de l’ordre pour évoquer les problématiques d’addiction ! Faisons la place aux professionnels ou aux associations
néphalistes, (pourquoi pas les deux).
Libérer la parole, échanger sur leurs propres consommations, informer, expliquer, donner les pistes de soins existantes..., seraient, à mon sens, la seule «trace» possible que nous pourrions modestement laisser auprès de ces jeunes.