Nouvelles actualités sur le cannabis.

Des chercheurs de l’Inserm viennent de mettre en évidence l'impact d'une hormone secrétée naturellement par l'organisme sur certains "effets néfastes" du cannabis. Elle améliorerait les troubles amnésiques liés au T.H.C., la substance psycho-active du cannabis, diminuerait le syndrome amotivationnel du produit, et abaisserait le craving, (fortes envies apparaissant au cours des sevrages). Encore une fois, la neurobiologie apporte une réponse bien comportementale à une problématique addictive.

Si l’amélioration des troubles de la mémoire et la baisse du craving sont intéressants, je reste sceptique sur l’utilisation de cette hormone pour les sevrages cannabiques. D’après les chercheurs, elle bloquerait "les effets du cannabis et donc de la dépendance". La corrélation entre effets psycho-actifs et dépendance reste très réductrice. D’autres mécanismes neurobiologiques, psychologiques, comportementaux…, interviennent dans l’installation d’une addiction. Nous ne sommes pas uniquement le "produit" de notre système neurobiologique et la notion de plaisir semble encore absente de ces réflexions. La dépendance est donc un mécanisme extrêmement complexe. D’autant que le potentiel addictif du cannabis reste encore très discuté et discutable à mon sens.

De plus, hormone stéroïdienne, la prégnénolone sert de précurseur chimique à d’autres hormones telle que la progestérone, (impliquée, entre autres, dans le cycle menstruel féminin, la grossesse…), et la DHEA, (déhydroépiandrostérone), réputée pour ses effets anti-vieillissement, (d'où son surnom médiatique d''hormone de jouvence"). Son efficacité est encore contestée, de nombreuses études n'ayant pas atteint de conclusion probante.

En revanche, ces substances ont plusieurs contre-indications. Dans certains cas de cancers hormono-dépendants, la prise de ces hormones va favoriser un développement plus important des tumeurs. D’autres effets secondaires potentiels ne sont pas non plus à prendre à la légère : acné, augmentation de la pilosité, dysménorrhée, insomnie, etc... La prise de prégnénolone peut aussi s’accompagner d’autres effets indésirables tels que nausées, hypertension artérielle, fatigue, maux de ventre, diabète, baisse du taux sanguin de cholestérol HDL, (le "bon cholestérol")... Chez les femmes, il serait théoriquement possible que la prégnénolone, en augmentant les taux de DHEA, provoque une chute des cheveux, ou encore une augmentation de la pilosité sur le corps et le visage ainsi qu’un changement de la voix qui devient plus grave.

Un mal pour un bien, ou alors à utiliser strictement dans une prise en charge globale et avec prudence… ?