Les jeunes femmes boivent de plus en plus d’alcool et presque autant que les garçons, selon le rapport de l’Institut de Recherches scientifiques sur les Boissons. (I.R.E.B.).
La 4ème journée scientifique de l’I.R.E.B. était consacrée à la consommation d’alcool des femmes, encore tabou même si cela évolue. Marie CHOQUET, Présidente du Comité Scientifique de l’I.R.E.B, confirme que «nous sommes en présence de deux modèles d’alcoolisation féminine : un modèle traditionnel, latin, où la femme est peu consommatrice par rapport aux hommes, et un modèle égalitaire, en progression chez les jeunes, où la femme considère qu’elle peut boire comme les hommes». Les experts de l’I.R.E.B. ont constaté une baisse de la consommation quotidienne d’alcool chez les adultes. Mais, ils ont aussi remarqué une augmentation globale des alcoolisations des plus jeunes et un écart garçons/filles qui tend à disparaître. Certaines jeunes filles sont encore conformes au modèle traditionnel et peu consommatrices alors que d’autres aspirent au modèle égalitaire et considèrent qu’elles peuvent boire autant que les garçons. «Le rôle de l’autorité parentale semble central dans l’adoption de l’un ou l’autre de ces modèles» explique Marie CHOQUET. Les modalités de consommation chez les adolescent(e)s et jeunes adultes, (binge-drinking), ne sont certainement pas étrangères, en partie, à cette évolution, d’autant que les femmes sont plus sensibles à l’alcool en raison de leur métabolisme. Leur pic d’alcoolémie intervient plus tôt car, entre autre, l’eau représente 55 % du poids total chez la femme contre 65 % chez l’homme. A consommation d’alcool égale, le développement de la cirrhose du foie chez la femme est plus rapide.
De plus, les femmes ont parfois des difficultés à venir en soins en raison de la stigmatisation de l’alcoolisme féminin, comportement plus solitaire que celui des hommes et source de honte et de culpabilité importantes. Une réponse consiste à ouvrir des consultations spécifiques pour les femmes, (ce qui existe déjà dans certaines structures), en vue de faciliter la prise en charge dans un climat de confiance, par exemple dans le cadre de groupes de parole.