Depuis quelques années, je me positionne plutôt pour la dépénalisation et la légalisation du cannabis, au vu de l’échec patent de la prohibition. Le Figaro évoque la position de la Garde des Sceaux :
«La prudence de certains sur ce dossier confine à la lâcheté». C'est ce qu'a déclaré la Garde des Sceaux, Christiane TAUBIRA, la semaine dernière, relançant l'hypothèse d'une proposition de loi sur le sujet. Mais la dépénalisation n'est pas encore à l'ordre du jour, et l'Union Syndicale des Magistrats, (U.S.M.), se déclare en faveur d'une «contraventionnalisation», qui remplacerait les peines de prison par des amendes pour les petits consommateurs.
Dans le Huffington Post, rétropédalage et démenti véhément : "Je ne veux pas commenter un journal qui a rompu avec l'information. Et qui se veut organe de propagande", s'est indignée la Garde des Sceaux, récusant tout projet remettant en cause les sanctions visant les consommateurs de cannabis. "J'ai vu qu'un journal me fait le procès de vouloir dépénaliser le cannabis». Interprétation journalistique, hésitations et ambivalence gouvernementales ? Chacun se fera son opinion. Entre les partisans de la légalisation, accusés de laxisme, et les prohibitionnistes, de rigorisme, la bataille fait rage !
Le positionnement du corps soignant, (Addictologue, Psychiatre, Pneumologue…), reste à l’image de la société, extrêmement divisé. Il existe des arguments utilisés par les «anti-cannabis» qui me surprennent et ne semblent pas s’appuyer sur une réalité scientifique : prenons l’argument le plus souvent mis en avant, le déclenchement d’une pathologie psychiatrique grave, la schizophrénie. La consommation de cannabis a flambé ces 20 dernières années, alors que la prévalence de cette psychose reste stable en France. A contrario, l’interdiction et la «punition» amènent à stigmatiser les consommateurs et empêchent, (en partie), certains fumeurs en difficultés de venir aux soins. En France il est considéré comme normal qu’une partie de la population puisse s’alcooliser pour les effets psychoactifs de ce produit mais une autre partie pousse des cris d’orfraie à l’idée que l’on puisse avoir un usage récréatif du cannabis qui ressemble, dans sa finalité, en tout point à celui de l’alcool.
Source : Le Figaro et le Huffington Post