Ce sujet reste d’autant plus important que des médias, (en l’occurrence «Le Parisien»), publie aujourd’hui le résultat d’études qui "minimisent les effets de l’alcool en début de grossesse". Il va, de plus, paraître dans la version en ligne de la revue Obstetrics & Gynecology, avant une parution papier prévue pour octobre.
Même si le lien entre une forte consommation d'alcool et les problèmes de développement et de santé chez l'enfant est avéré, les chercheurs expliquent qu'il n'en va pas de même pour une consommation modérée. Et tout le problème est bien là : qu’entend-on par consommation «modérée» !?
Dans le travail scientifique, les quantités sont évoquées et «étalonnées». Occasionnellement par exemple, correspondrait à ne boire qu’un verre ou deux par semaine. Mais dans l’esprit du grand public, cette notion de modération est très individuelle. Dans ma pratique, je rencontre souvent des patient(e)s qui m’expliquent «boire comme tous le monde». Sauf que… Ils ou elles sont parfois à 3 ou 4 apéritifs par jour et consomment du vin à chaque repas. Le concept de modération est bien trop flou, trop sujet à interprétations différentes pour laisser de telles publications sans commentaires.
De ce fait, le principe de précaution s’impose même si je ne suis pourtant pas toujours un très grand défenseur de cette approche. Les conséquences sur le bébé sont trop importantes pour courir le moindre risque. Le message «zéro alcool pendant la grossesse» devrait être connu de tous et faire, à mon sens, l’objet d’une plus grande information.
Je vous laisse ci-dessous l’article en ligne pour vous faire une idée du message potentiellement véhiculé :