La publicité pour l'alcool sur Internet strictement encadrée par la Justice.

Suite à une campagne publicitaire d’une boisson anisée, la cour de Cassation a imposé l’application stricte de la loi sur la publicité pour l’alcool sur Internet

Utilisant les réseaux sociaux, (Facebook en particulier), la marque Ricard avait expliqué qu'elle ne faisait qu'évoquer objectivement les «rencontres de l'anis avec l'eau, la glace, la grenadine et la menthe", et que le chiffre précédé d'un dièse faisait aussi référence à des éléments objectifs, (par exemple #34 faisait référence au pourcentage de jaune dans la couleur). !!

La campagne reposait sur quatre tableaux illustrant les mélanges de la boisson sur fond nuageux, et était accompagnée d'applications mobiles sur l'App Store (pour iPhone) et sur Facebook, destinée à permettre aux internautes de partager leurs "recettes" de cocktails basées sur la boisson anisée. Mais la Cour de Cassation qui suit les arguments de la Cour d'Appel n'a pas apprécié l'argument. Elle estime que la marque a utilisé le terme "rencontre" pour renvoyer "dans l’esprit du consommateur, non à un mélange d’ingrédients, ou à un cocktail, mais au rapprochement entre personnes, associant la boisson alcoolique avec la possibilité de nouer des relations inattendues et fortuites, et constituait une incitation directe à consommer... .dans le but de vivre des moments de convivialité". Le graphisme nuageux utilisé renvoyait quant à lui à "une impression de légèreté, ou d’évasion". Elle estime donc que le fabricant a outrepassé le cadre de la Loi.

Par ailleurs, concernant la diffusion de la campagne sur Facebook, la Cour de Cassation estime qu'une application qui diffuse sur les murs Facebook un message incitant à télécharger une autre application en lien avec de l’alcool reste une publicité réglementée. Or la Cour d'Appel avait jugé que le message publié sur le mur était affiché de manière "intempestive, inopinée et systématique", donc intrusive. La Cour de Cassation confirme que "le fait que ce message soit relayé par l’intervention d’un internaute à l’intention de son «réseau d’amis» ne lui (fait) pas perdre son caractère publicitaire", et que le message est bien illégal par sa forme.

A suivre : les stratégies éventuellement à venir des alcooliers pour contourner de nouveau la Loi.