Obésité, troubles alimentaires… des addictions ? (*)

Peut-on considérer les troubles alimentaires comme des addictions au même titre que l’alcool, le tabac, les opiacés… ?

Parmi toutes ces substances, seule la nourriture est une nécessité biologique fondamentale pour vivre, contrairement aux autres produits qui vont plus ou moins le devenir dans le processus de dépendance.

Revenons un instant sur la définition de cette dernière. Il en existe de nombreuses mais je resterai sur celle qui explique que la dépendance est définie comme l’usage continu ou compulsif d'une substance, malgré ses conséquences négatives et/ou nuisibles. Etre dépendant est tout simplement perdre la liberté de s’abstenir de : boire, fumer, se piquer… et manger ? De nouvelles addictions, plus récentes, (Internet, jeu pathologique…), sont apparues. Qu’en est-il de la nourriture ? Est-elle entrée dans le «cercle» des produits addictogènes récemment ? Est-elle liée à notre société de consommation, à la facilité d’accès à pléthore de produits alimentaires ? Ou existe-t-elle depuis des dizaines d’années, et est, à ce titre, «dépistée» ou «étudiée» avec le développement de la prise en charge des addictions comme pathologie à part entière, et non uniquement comme symptôme d’une pathologie associée ?

La nourriture reste à part, car, comme je l’ai dit, elle est une nécessité biologique dès la naissance. Il n’existe pas de mise en place d’une tolérance corporelle, (hormis peut-être l’adaptation de l’estomac aux quantités ingérées). Mais elle reste une tolérance «mécanique» et non physiologique.

Et pourtant ! Ce sont les mêmes zones du cerveau qui sont sollicitées dans l’excès alimentaire et l’utilisation de drogues comme l’alcool ou la cocaïne. Il s’agit de l’activation des circuits de la récompense, (dopamine entres autres), qui va être impliquée dans le processus du plaisir et de la récompense, et donc des circuits neuronaux identiques. Mais la nourriture est-elle pour autant addictive ?

Les études et avis sur ce sujet divergent. Certains professionnels argumentent en faveur d’une dépendance alimentaire par le caractère compulsif et la perte de contrôle. D’autres sont plus sceptiques… Un consensus apparaît sur l’hyperphagie boulimique, (le patient va ingérer des quantités impressionnantes de nourriture sans se faire vomir).

Alors ? La nourriture : une addiction comme l’alcool…? Peut-être... A suivre !

(*) Source "Santé Log, la communauté des professionnels de santé"