J'ai toujours été interpellé par les nouvelles modalités de consommation d'alcool chez les jeunes, appelées "binge drinking". C'est la recherche de la défonce par l'absorption massive et rapide de boissons alcoolisées fortes, la plus rapide et la plus puissante possible ! Ils utilisent ce produit comme le toxicomane utilise l’héroïne. Ces recherches de sensations extrêmes sont d'autant plus inquiétantes qu'elles apparaissent de plus en plus tôt et sont souvent associées à des prises de cannabis ou des boissons énergisantes.
Expérimentées dés l'âge de 12 ou 14 ans, elles arrivent à un moment où le cerveau de l'adolescent n'est pas encore "terminé". Les dégâts occasionnés seront donc plus importants : mémoire déficitaire, difficultés d’apprentissage, fragilité vis à vis des produits avec un risque de développer une dépendance à l'âge adulte bien plus importante que la moyenne...
Mais qu'est-ce qui peut pousser ces jeunes à consommer ainsi ? La génération précédente avait un rapport à l'alcool plus festif avec des utilisations à visée désinhibitrice, euphorisante..., l'ivresse majeure restant "un accident" dans la soirée. Cette ivresse majeure, ce shoot, sont désormais l'objectif premier de la consommation.
Deux questions :
- quelles raisons objectivables pour expliquer ces ivresses pathologiques ? Sentiment de ne pas avoir d'avenir, d'opportunités professionnelles, la crise, les nouvelles technologies de communication, (Internet, réseaux sociaux, SMS...), qui vont créer une illusion d'échanges par l'intermédiaire d'écrans, etc...
- Mais une fois des explications (ou tentatives) fournies ou recherchées, quel remède apporter ? Quels impacts réels de la prévention ? Quels soins apporter à ses enfants perdus ? Sans parler de la consommation chez les filles, de plus en plus touchées, et qui présagent de nouveaux rapports à l'alcool, beaucoup moins tabous que chez leur mères...
Quelles réponses face à cela ?