Salles de shoot ; Un bilan mondial plutôt négatif....

Alors que la Ministre de la santé prévoit des ouvertures d'ici la fin de l'année, des expérimentations à l'étranger incitent à la prudence ;

26 ans après l'ouverture à Berne en Suisse de la première salle d'injection, il en existe aujourd'hui plus de 80, dans une dizaine de pays, principalement en Europe. Des évaluations ont été effectuées, en voici un tour d'horizon :

- En Australie, la salle d'injection de King's Cross, créée en 2001 à Sydney, est très controversée. L'association Drug Free Australia a démontré en 2006 que le risque était 36 fois plus important de déclencher une overdose dans la salle car "les toxicomanes utilisent la présence de personnel médical comme une assurance....pour expérimenter des dosages plus forts d’héroïne". La salle, comme dans d'autres pays, attire les dealers à sa porte. Ces endroits créent un effet "pot de miel" où les dealers viennent vendre leur drogue aux acheteurs qui iront ensuite se l'injecter dans la salle....

-En Allemagne, qui compte une vingtaine de salles, le nombre de décès liés à la drogue a baissé de 20% en un an, mais dans le même temps, le nombre de nouveaux consommateurs a augmenté de prés de 15% : peut-on l'imputer aux salles ?

-A Vancouver au Canada, le premier lieu d'injection sous surveillance a vu le jour en 2003. Depuis 2011, le recours au Narcan (médicament administré en cas d'overdose) est en augmentation constante. Une étude publiée en 2007 par le Réseau de prévention de la drogue au Canada présente un bilan plutôt mitigé ; peu de réduction de la transmission de maladies, pas d'impact sur les morts par overdose à Vancouver et peu d'évolution dans la prise en charge des toxicomanes dans des lieux de soins.

-A Genève, l'avis des experts est plutôt positif mais pas celui des riverains dont l'association rapporte que les dealers "prolifèrent." ..."C'est comme un supermarché....des gens viennent même de France pour s'acheter leur dose".

-Au Pays-Bas qui compte une quarantaine de sites dans 15 villes, le constat est le même. Les salles attirent les trafiquants

-Enfin la question des coûts de ces salles se pose : entre 300 000 et un million d'euros...