Olivier Ameisen est médecin cardiologue. Étudiant brillant, il décide à la fin de sa formation universitaire de s'installer à New York au début des années 80. Il va progressivement développer une dépendance à l'alcool, substance qui va lui devenir indispensable au quotidien. A partir de 1997, il mettra tout en œuvre pour soigner son addiction, en vain.
En 2000, un article dans une revue médicale va retenir toute son attention. Un patient américain souffrant de spasmes musculaires est traité par du baclofène, (relaxant musculaire). Jusque là, rien de très original. Sauf que...! Le patient en question, sujet à une forte dépendance à la cocaïne, va constater dans le même temps une baisse non négligeable de sa consommation et de ses envies, (le fameux craving dans notre jargon).
A partir de 2002, le Dr Ameisen va commencer à s'auto-prescrire quotidiennement du baclofène, augmentant la posologie jusqu'à 270 mg par jour. (Lors de sa mise sur le marché en 1974 pour traiter les spasmes musculaires de la sclérose en plaques, les posologies maximales conseillées sont de 30 à 75 mg/jour). Rapidement et logiquement, il va constater un relâchement musculaire intense et, beaucoup plus surprenant, même s'il l'espérait, une baisse importante de son désir de boire. Dans son livre "Le dernier verre", il explique ne plus souffrir de cette addiction, s'autorisant même un verre de temps en temps sans rechuter tout en continuant à prendre quotidiennement 30 à 50 mg de baclofène par jour.
Actuellement, deux études sont en cours : l'une, Bacloville, sous l'égide de l'AP-HP, (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris), dune durée de 18 mois en milieu ambulatoire, l'autre, Alpadir, promue par le Laboratoire Ethypharm, en milieu hospitalier. Ci-après fichier pdf pi-121115-Baclofene_Novembre 2012 de l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé.
Je reviendrai vers vous dans quelques jours pour vous apporter une grille de lecture plus personnelle de ce médicament tant sur la forme que sur le fond.