Des algues toxiques à Cape Cod

Le cadre a beau être paradisiaque, l'eau de Cape Cod est de plus en plus polluée. Une situation due à la présence de fosses septiques dans les habitations.

C'est l'une des plus belles péninsules des États-Unis. Cape Cod. Ses plages, ses dizaines de kilomètres de côtes sauvages sur l'océan Atlantique, à deux heures seulement de New-York. Cape Cod ou la résidence de vacances des présidents américains. La famille Kennedy y passait ses étés, entre baignades et maison familiale sur l'île de Martha's Vineyard. Un paradis chic, aujourd'hui menacé par la pollution.

Partout se succèdent des bâtisses de plusieurs millions de dollars, mais l'eau à leur pied est sombre et trouble. Cele-ci est saturée d'algues : une laitue verte qui prolifère et se décompose. Une boue noire sans oxygène qui asphyxie les poissons et tue toute la vie dans les eaux du Cape. La boue fait 50 cm d'épaisseur. Pour comprendre pourquoi les algues se multiplient, il faut accompagner les scientifiques dans les étangs et les ruisseaux. Leurs prélèvements montrent que depuis plusieurs années, la teneur en nitrate de cette eau douce est deux à trois fois plus élevée que la normale. Les algues et les nitrates sont si envahissants que des lieux sont interdits à la baignade. Elles provoqueraient des risques d'irritation de la peau et des allergies.

Des huîtres comme solution ?

D'où viennent ces nitrates ? Devant le laboratoire qui analyse les eaux du Cape, les scientifiques tiennent à montrer la source de la pollution. Elle est en fait dans les jardins de Cape Cod : ce sont les fosses septiques des habitations. Des fosses septiques qui se déversent dans l'un des plus beaux sites américains. Ici le tout-à-l'égout existe seulement pour la moitié des habitations, et les résidents semblent découvrir qu'ils sont la source de cette pollution. Y a-t-il une solution ? Oui et elle se trouve en partie dans la nature elle-même. Des huîtres ont été implantées par centaines de milliers dans les eauxde Cape Cod. Elles avalent et éliminent les nitrates. À terme, les fermes d'huîtres pourraient traiter entre 20 à 30% de cette pollution. Aujourd'hui, aucun projet d'extension du tout-à-l'égout et de traitement des eaux usées n'existe sur le Cape, faute de financement.

Reportage d'Agnès Vahramian, Thomas Donzel et Andreane Williams

Louisiane : la montée des eaux va rayer une île de la carte

La montée des eaux et les ouragans vont avoir raison d'une île en Louisiane, dont les habitants vont devoir trouver refuge ailleurs.

C'est un bout de terre, cerné par les eaux. En Louisiane (États-Unis), l'Isle Jean Charles est menacée par la montée des eaux. Certains habitants refusent de quitter leurs terres, pourtant balayées par les catastrophes naturelles. De sorte qu'ils pourraient à terme devenir les premiers réfugiés climatiques des États-Unis.

Rongée par l'érosion, l'Isle Jean Charles est vouée à disparaître. Jonathan Parfait, qui a grandi ici, voit sa terre disparaître petit à petit. "Ici tout autour, c'était de la terre ferme avant", explique-t-il en naviguant sur l'eau.

90 % des terres déjà englouties

L'eau s'infiltre partout, et l'Isle Jean Charles a perdu près de 90% de sa surface terrestre. "Ce bras de terre était tout juste assez grand pour la largeur du bateau. C'était il y a vingt ans, explique Jonathan. C'est triste de se dire que l'endroit où vous avez grandi, où vous êtes né, ne sera plus là dans quelques années". Le temps où 400 personnes vivaient sur cette île est révolu.

Reportage de Clément Le Goff, Thomas Donzel, Courtney Vinopal et Martin Marini

La santé du fleuve Colorado inquiète les spécialistes

Aux États-Unis, le Colorado s'étend sur plus de 2300 km et fournit en eau potable plus de 40 millions de personnes. Mais la sécheresse et l'activité humaine ont considérablement fait baisser le niveau d'eau.

C'est le fleuve le plus célèbre de l'Ouest américain. Depuis des millions d'années, le Colorado semble s'écouler paisiblement dans les canyons ocres qu'il a sculptés. Le fleuve parcourt plus de 2 300 km, depuis les montagnes Rocheuses, jusqu'à son delta, situé au Mexique. Source de frisson pour les touristes, il alimente en eau plus de 40 millions de personnes.

Mais les spécialistes sont inquiets, après dix-neuf années de sécheresse consécutives. Le fleuve est en danger et son débit diminue d'année en année. Les lacs artificiels qui ont été créés sur son passage pour servir de réservoirs aux plus grandes villes de l'Ouest se vident progressivement. Sur le lac Powell, situé entre l'Arizona et l'Utah, par exemple, Marlon Duke, de l'agence d'Etat de gestion de l'eau, montre les signes de cette baisse du niveau. "On utilise plus d'eau que le lac n'en a reçu", analyse-t-il.

Une importante surexploitation

La sécheresse n'est la seule en cause : lacs artificiels, barrages gigantesques et canaux de dérivation ont largement participé à son tarrissement. Dans les sept Etats qu'il traverse, le fleuve est détourné par la main de l'homme et est puisé, parfois jusqu'à l'excès. Son eau alimente des champs d'agriculture intensive (luzerne, coton, bétail), dont certains sont situés en plein désert. Leur situation est critique.

"Comme on n'a pas vu de pluies ce printemps, notre réservoir n'a pas reçu assez d'eau", explique ainsi Nancy Caywood, propriétaire d'une importante exploitation agricole. Et les autorités lui ont coupé l'accès aux canaux d'irrigation. "C'est tragique pour nous, on perd beaucoup d'argent."

Des solutions alternatives

Certains trouvent des parades. Dans un golf de Casa Grande (Arizona), on arrose en plein désert avec de l'eau recyclée. "On ne pompe ni dans les nappes phréatiques, ni dans les canaux, on retraite les eaux usées. Il s'agit d'eau impropre à la consommation", explique Larry Rains, le manager.

Mais ces solutions apparaissent dérisoires. Au bout de son voyage dans l'Ouest américain, le Colorado asséché n'arrive plus à rejoindre son estuaire dans la mer.

Reportage de Clément Le Goff, Fabien Fougère, Andreane Williams et Martin Marini

Le Rio Grande, un fleuve mythique à sec

Il sépare le Mexique des États-Unis : le Rio Grande, quatrième fleuve américain est menacé d'assèchement. Pour la première fois cette année, il s'est transformé en piste craquelée sur plusieurs dizaines de kilomètres dès le printemps. 

C'est une image inédite, spectaculaire : celle d'un fleuve à sec sur près de 40 kilomètres. Un lit de rivières, dans lequel les voitures avancent désormais aussi vite que sur une route de campagne. Le Rio Grande est le quatrième plus grand fleuve des États-Unis et il est en réel danger. Le rythme des sécheresses s'accélère : cette année, elle a commencé deux mois et demi avant la date habituelle. La sécheresse arrive normalement au milieu de l'été. Cette année, le sol est craquelé depuis le début du printemps.

Des chutes de neige insuffisantes

Une équipe d'ingénieurs racle les fonds des flaques d'eau qui jalonnent cette partie du Rio Grande à la recherche des poissons en train de s'asphyxier. Leur mission : sauver les espèces les plus fragiles en ne récupérant que les petits spécimens. Cela fait dix ans que Thomas Archdeacon observe le Rio Grande, un fleuve qui doucement s'assèche. Selon lui, il y a de moins en moins de neige d'année en année pour alimenter le fleuve. Le Rio Grande est en effet alimenté par l'eau qui provient des montagnes du Colorado. L'hiver dernier, il n'y a pas eu assez de chutes de neige. C'est pour cela qu'une partie est à sec. Il y avait en fait tellement peu d'eau que les hydrologues et tous ceux qui gèrent le fleuve et ses barrages ont préféré assécher cette partie pour préserver l'eau dans des endroits plus stratégiques : là où il y a des habitants et des fermes.

Reportage d'Agnès Vahramian, Fabien Fougère, Courtney Vinopal, Arielle Monange

Crèmes solaires : le cancer des coraux ?

Hawaï, aux États-Unis, a lancé un défi à l'industrie pharmaceutique pour qu'elle fabrique des crèmes solaires moins polluantes.

Hawaï est le premier territoire à bannir la vente des crèmes solaires à base de produits chimiques. Sur les plages de l'archipel du Pacifique, huit millions de baigneurs viennent chaque année avec dans leurs bagages de quoi se protéger du soleil. Mais pourquoi les crèmes solaires sont-elles dans le viseur des autorités ? Pourquoi les interdire ?

Une pellicule de crème solaire dans l'eau

À Hawaï, il faut partir avec les plongeurs pour comprendre l'urgence à protéger le corail. Tout autour de l'île, la barrière est à quelques mètres de profondeur et les coraux sont l'une des merveilles de l'archipel. On y trouve du jaune, du rouge, et des filaments de bleu... Mais le trésor d’Hawaï est en train de mourir et les coraux brunissent les uns après les autres. En cause, la crème solaire devenue un véritable polluant, qui dépose une sorte de pellicule à la surface de l'eau qui suffit à mettre en danger le corail.

Reportage d'Agnès Vahramian, Fabien Fougère et Andreane Williams

Sauver les séquoias face au réchauffement climatique

Nous vous emmenons cette semaine visiter les séquoias, ces arbres géants et millénaires en Californie, victimes du réchauffement climatique.

Ces milliers de séquoias géants, nichés en altitude dans la Sierra Nevada, sont uniques au monde, reconnaissables à leur écorce rouge, à leur taille gigantesque. Contempler ces arbres millénaires donne un sentiment d'éternité. Et pourtant, un danger les menace.

La sécheresse tue petit à petit ces géants de Californie

L'an dernier, une quinzaine de séquoias sont morts de soif. De mémoire de scientifique, c'est bien la première fois que cela arrive. Jusqu'à maintenant, ces arbres avaient résisté à toutes les catastrophes naturelles... y compris aux incendies. Depuis trois ans, des biologistes grimpent jusqu'au sommet des séquoias pour mieux comprendre de quoi ils souffrent.

Un séquoia a besoin de 2 à 3 000 litres d'eau par jour quand il fait chaud, une consommation d'eau qui dépasse celle de n'importe quel autre arbre. Mais avec un hauteur équivalente à un immeuble de trente étages, faire remonter l'eau venue des racines s'avère difficile. C'est de là qu'on détecte les premiers signes de sécheresse.

Cloner pour sauver les séquoias

Pour les sauver face à la menace du réchauffement climatique, certains scientifiques imaginent déjà des solutions radicales. Comme dans ce laboratoire où des copies génétiques de séquoias sont réalisées à partir d'un des plus vieux et plus grands séquoias au monde.

Les jeunes pousses séquoias copiées génétiquement grandissent ensuite à l'abri d'une serre durant cinq années, avant d'être replantées dans le monde entier. Objectif : les sauver de la sécheresse mais aussi "reforester" pour mieux lutter contre le réchauffement climatique.

Le plus grand arbre vivant au monde est à la fois source d'espoir et d'inquiétude. Mais ce monument végétal, victime du changement climatique, pourrait aussi être un des sauveurs de la planète.

Reportage par Valérie Astruc, Laurent Desbois, Andreane Williams et Arielle Monange.

Plongée au coeur du désert de Sonora, colonisé par des villas de luxe

Nous vous emmenons cette semaine dans le désert de Sonora, le plus grand d'Amérique. 

 

Décor de western où l'Homme semble à première vue absent, un monde a priori inhospitalier, mais qui recèle 2 000 espèces de plantes. Un trésor qui fait l'admiration des touristes. James est un cow-boy reconverti en guide du désert. Sa passion : ces cactus Saguaro qui peuvent mesurer jusqu'à 15 mètres. Merveilles de la nature, des dizaines de fleurs sont accrochées à ses branches, invisibles à hauteur d'homme.

Un écosystème menacé

Mais Sonara est victime de son succès. Des villas de luxe sont en train de coloniser le désert. Près de 2 000 maisons sortent de terre chaque mois. Chacune a sa piscine privée. La moitié des terres du désert est protégée, les autres peuvent être construites. Bob est originaire de la région, il dénonce les autorités qui encouragent ce boom immobilier. C'est tout l'écosystème du désert qui est menacé. Avec l'urbanisation, les routes se multiplient. La faune du désert est de plus en plus à l'étroit.

 

 

Du homard pour tous

Dans le Maine, le homard n'est pas une denrée rare. Conséquence positive du réchauffement climatique, les "lobsters" comme on les appelle de ce cote-ci de l'Atlantique pullulent. Les eaux plus chaudes encouragent leur reproduction et la pêche n'a jamais été aussi abondante...

Dans le nord-est des Etats-Unis, on mange le homard comme un sandwich... Saviez-vous que ce crustacé représentait jadis le plat du pauvre ?

 

Reportage dans le Maine, Jacques Cardoze, Régis Massini et Valerie McCabe.

Vivre sans produire de déchets ?

C'est une française qui en a eu l'idée. Elle s'appelle Béa Johnson. Elle vit du côté de San-Francisco et se fixe comme objectif de produire le moins de déchets possibles. Le résultat est étonnant.

Suivez le guide avec Jacques Cardoze, Régis Massini, Arielle Monange et Valerie McCabe.