Arrivé à la fin des années 80 au Parc zoologique de Paris, le groupe de babouins de Guinée (Papio papio) est enfin de retour ! Confié au zoo d'Edimbourg pendant la fermeture, le groupe d'origine a aujourd'hui doublé. Avant le transfert, curateur et soigneurs en charge de l'espèce se sont rendus sur place pour la reconnaissance des individus, au nombre de 45 !
Lundi 17 février, au soir, une petite équipe du Parc zoologique s’envole pour Edimbourg, la capitale écossaise. Delphine Roullet, gestionnaire de la collection primates, accompagnée de Kevin et Gwladys, deux soigneurs, disposent de deux jours sur place pour se mettre en tête les individus du groupe de babouins de Guinée (Papio papio) qui sera transféré le jeudi suivant. Parmi eux, quelques têtes connues puisqu’il s’agit du groupe historique du Parc zoologique de Paris, placé à Edimbourg depuis sa fermeture.
Le plus grand groupe de babouin en captivité
Sauf qu’en cinq ans, le groupe a beaucoup évolué et même doublé pour compter aujourd’hui 45 individus : « Le groupe est resté tel quel, aucun individu n’a été ajouté, les nouveaux membres sont issus des naissances » précise Delphine Roullet. Les babouins évoluent en grand groupe composé en harems autour des mâles et ce groupe-ci s’avère particulièrement prolifique. Pour preuve, une naissance la veille du départ a retardé le transfert d’une des femelles et de son petit (restés sur place avec une autre femelle et ses deux petits pour compagnie). Les cinq retardataires devraient être récupérés par les soigneurs en fin de semaine.
L’équipe n’a pas suivi le convoi mais est rentrée la veille au zoo pour pouvoir régler les préparatifs afin d’accueillir les babouins dans des conditions optimales. Le lendemain il aura fallu trois heures pour décharger les 45 primates. Pour le moment gérés en intérieur, ils devraient pouvoir explorer leur vaste enclos situé au pied du Grand Rocher, d’ici la semaine prochaine.
Une gestion basée sur l'identification des individus
Pour l’équipe animalière en charge de l’espèce, le déplacement à Edimbourg était nécessaire pour la reconnaissance des individus. « Notre gestion est basée sur l’identification des animaux individuellement, il fallait donc que l’on recueille le maximum d’informations sur le groupe avant leur arrivée » explique Delphine Roullet. Le Parc zoologique de Paris est à l’origine d’un Studbook européen sur cette espèce classée comme « quasi-menacée » par l’UICN. D’un niveau moindre que le Programme d’élevage européen (EEP), le Studbook permet de répertorier tous les individus d’une même espèce en captivité.
Un groupe historique particulier
Le groupe de babouins de Guinée, constitué dans les années 70 et récupéré par le Parc zoologique de Paris à la fin des années 80 est suivi de près. Régulièrement, des étudiants se relaient pour analyser le plus grand groupe de babouins en captivité (au moins au niveau européen) : comportements, relations sociales, évolution de la hiérarchie… Car cette communauté comporte bel et bien des particularités. Si les mâles les plus âgés sont assez impressionnants, le vrai chef de groupe est une femelle ! Autre fait notable, chez les babouins, les liens sont essentiellement basés sur la famille mais ici, des liens de copinage très forts se sont créés chez les femelles fondatrices et se sont transmis depuis entre les générations (les liens particuliers entre les mères se reproduisent chez les femelles des portées suivantes et ainsi de suite).
Pour en savoir plus rendez-vous sur le site du Parc zoologique de Paris