Jusqu'au 15 juillet, deux reporters pédalent à travers le Brésil, de la côte nord jusqu'à Rio, pour rencontrer la population et brosser au quotidien un portrait brut, décalé et intime du pays, au-delà de la folie du ballon rond.
A Una, dans l’état de Bahia, Almir est un homme heureux.
D’un optimisme sans faille qu’on décèle à la première seconde grâce au sourire qu’il arbore presque à chaque fois qu’il prononce une parole.
Il a pourtant eu une enfance difficile : quand il était enfant, sa mère est partie avec un autre homme, laissant ses enfants à leur père :
“Il ne savait pas s’occuper de nous. Il nous filait des raclées. Ça a fait de moi un enfant révolté. J’ai commencé à partir de chez moi. Un jour, il m’a mis dehors, et la rue m’a recueilli.”
S’ensuivent la drogue, la prison… Son père était persuadé qu’il serait mort avant d’atteindre 18 ans.
“Aujourd’hui, j’ai 37 ans. Et quand il me voit, il pleure. C’est une belle victoire.”
Il lui reste un rêve à accomplir : devenir chef cuisinier.
“Qui sait ? Un jour, j’aurai peut-être une toque ! Tout émincer… Et j’aurai même une poêle qui fait du feu, pour faire flamber…”