Jusqu'au 15 juillet, deux reporters pédalent à travers le Brésil, de la côte nord jusqu'à Rio, pour rencontrer la population et brosser au quotidien un portrait brut, décalé et intime du pays, au-delà de la folie du ballon rond.
"L'école n'est pas prise au sérieux." C’est le constat que dresse Eliene, institutrice à l’école de Parra de Serianhem.
Bâtiment délabré, livres obsolètes, redoublements et abandons scolaires…
C’est un sacerdoce pour elle comme pour beaucoup d’enseignants brésiliens, qui lorgnent avec amertume sur les 11 milliards d’euros publics dépensés pour la Coupe du monde.
Avec les moyens du bord, Eliene s’efforce de lutter contre les préjugés des familles locales :
“Ici, les gens pensent que le seul destin d’un enfant de pêcheur, c’est d’être pêcheur aussi. Mais non ! Ils ont le droit d’étudier comme les enfants des villes !”
Puis elle fait visiter son école : une petite cuisine et une salle pas très grande occupée par 35 enfants pendant le cours du matin, et 15 l’après-midi. Le bâtiment a 30 ans et n’a jamais été rénové.
Elle montre un trou dans le toit :
“Ici, quand il pleut, les enfants doivent étudier avec un parapluie.”