Jusqu'au 15 juillet, deux reporters pédalent à travers le Brésil, de la côte nord jusqu'à Rio, pour rencontrer la population et brosser au quotidien un portrait brut, décalé et intime du pays, au-delà de la folie du ballon rond.
France-Suisse : des buts en pagaille, du spectacle... et une rencontre d'après-match dans le quartier du stade de Salvador de Bahia avec Dilson Santos, qui remet la compétition dans son contexte :
“La coupe du monde, c’est une affaire de bourgeois. Ce n’est pas un événement pour les pauvres."
Dans ce quartier “tout le monde est pauvre”, dit-il, mais réussit à joindre les deux bouts.
En revanche, peu pourraient se payer un billet pour entrer dans le stade. “A peine six personnes du quartier”, selon lui. Le prix du ticket, 1200 réals au marché officiel, représente deux mois de salaire...
Dilson est résolument contre la France, en raison de nos couleurs bleu-blanc-rouge qui sont les mêmes que celles de l’équipe de Bahia, contre laquelle il est ! Il est contre la France, mais il adore la Marseillaise :
“C’est un bel hymne, la Marseillaise.”
Et le Brésilien d’entonner, avec tout juste quelques petites fautes d’accent :
“Formeeeeez vos bataillons ! Marchons, marchons, qu’un sang impur abreeeuuuve nos sillons !”