Jusqu'au 15 juillet, deux reporters pédalent à travers le Brésil, de la côte nord jusqu'à Rio, pour rencontrer la population et brosser au quotidien un portrait brut, décalé et intime du pays, au-delà de la folie du ballon rond.
Nous sommes toujours à Caetés, le village natal de l’ex-président Lula. Devinette (facile) : de qui parle le maire de la localité dans la citation suivante ?
“Un type qui est parti d’ici enfant, au fond d’un camion, pour fuir une terrible sécheresse, qui s’est retrouvé à travailler comme ouvrier métallo à São Paulo, pour finalement devenir le meilleur président que le Brésil a jamais connu…”
On vous le donne en mille : “Il s’appelle Luiz Inácio Lula da Silva.”
Il est vrai que l’enfant du village, président de la République fédérative de 2003 à 2011, a tourné une page de l’histoire du pays. Il a incarné l’espoir avec des investissements massifs dans la santé et l’éducation, des programmes sociaux…
Ce qu’il en reste aujourd’hui ? Pour Eduardo, prof d’histoire et d’anglais depuis 25 ans à Caetés et dans quatre autres villes, “les salaires sont beaucoup trop bas” :
“Je crains que personne ne veuille plus devenir enseignant au Brésil.”
Du coup, Eduardo est aussi employé municipal dans son village :
“Je suis obligé de faire ça pour avoir une vie qui vaut le coup d’être vécue.”
Il conclut : “J’aurais dû naître en France !”