Jusqu'au 15 juillet, deux reporters pédalent à travers le Brésil, de la côte nord jusqu'à Rio, pour rencontrer la population et brosser au quotidien un portrait brut, décalé et intime du pays, au-delà de la folie du ballon rond.
Quand faut y aller, faut y aller… On a beau être Zorro et Bernardo, 76 kilomètres, ce n’est pas de la tarte !
Au moment du départ, une phrase revient plusieurs fois, dans la bouche des Brésiliens puis dans la nôtre : « Se Deus quizer… » Si Dieu le veut. C’est la phrase magique dans l’encore très catholique Brésil - phrase que l’on répète avec un sourire fataliste.
Mais alors, pourquoi tant de désarroi ? Peut-être l’opium du peuple n’est-il plus celui que l’on croit. Et le Brésil peut-être autre chose que le seul « pais do futebol » ?
Au bout de l’étape, après un jus d’oranges-carottes, notre hôtesse Helenis, agent de police, raconte ce qu’elle aime dans son métier :
“Travailler dans la rue, arrêter les malfaiteurs…”
Et son point de vue sur le Mondial :
“J’étais très enthousiaste à l’idée que le Brésil organise cette Coupe du monde. Surtout pour les pauvres, c’est un bon divertissement. Ça leur fait un loisir.”
Sa fille Morgana ne semble pas du même avis :
“Beaucoup de jeunes ne veulent pas entrer dans le climat de cette Coupe, parce que c’est comme de l’opium, un aveuglement pour masquer le reste.”