"C'est pas bon ce qui s'annonce" Francis travaille à l'usine de Flins depuis 30 ans, il n'a pas le moral."Ce qu'ils sont en train d'annoncer ça fait froid dans le dos" nous explique-t-il. Le plus dur pour l'ouvrier qui a passé 33 ans à l'usine de Flins c'est de "voir partir les usines automobiles à l'étranger, ça nous fait mal " nous confie Francis. Il est surtout inquiet pour ses enfants, "comment vont-ils s'en sortir, ça craint."
"Renault, Peugeot : nous sommes tous frères"
Ce matin, grande scène de fraternisation, au cri de "Renault Peugeot nous sommes tous frères". 200 ouvriers grévistes de PSA Aulnay ont rejoint derrière la grille de l'usine de Flins (Yvelines) les 500 salariés de Renault qui avaient arrêté le travail. Ils débrayaient pour protester contre le projet d'accord de compétitivité du constructeur. Renault a annoncé la semaine dernière son intention de supprimer 8.260 postes d'ici fin 2016. La direction prévoit aussi de rendre obligatoires des mobilités entre les sites, d'augmenter temps de travail, et un gel des salaires pour 2013. Selon les syndicats de Renault, la direction aurait menacé mardi de fermer deux usines en France si le projet d'accord de compétitivité n'était pas signé.
Ambiance morose
Les ouvriers de l'automobile partagent la même inquiétude. Ceux d'Aulnay savent que leurs emploi seront bientôt supprimés ceux de Renault craignent d'être les prochains sur la liste.
"Qu'on fasse des usines à l'extérieur pour gagner de l'argent c'est bien, mais il faut nourrir les français " s'insurge Jean Paul. Il travaille sur la ligne depuis 30 ans. Agnès s'est levée à 2 heures ce matin, comme tous les jours. , Un peu lasse qu'on lui répète sans cesse que "son salaire d'ouvrière coûte trop cher", elle craint que Renault à son tour annonce bientôt la fermeture d'un site. "Il faudra bien qu'un jour nos patrons et le gouvernement nous prennent au sérieux" conclue Didier, ouvrier gréviste d'Aulnay.