Aurélien Ducoudray est un auteur de BD sur lequel il faut toujours garder un œil, et ce n'est pas évident, tant le scénariste français est prolifique. En cette rentrée 2016, ce ne sont pas moins de quatre albums forts recommandables (L'anniversaire de Kim Jong-il, le premier tome d'A coucher dehors et le tome 2 de Bob Morane Renaissance) sur lesquels il a apposé sa signature. Mais c'est de Mort aux vaches dont Pop Up' a choisi de vous parler, un hommage poilant aux polars français des années 1960 qu'il co-signe avec François Ravard aux éditions Futuropolis.
De quoi ça parle ?
Après un braquage réussi, quatre malfaiteurs se mettent au vert à la campagne, histoire de se faire oublier avant de profiter du pactole. Mais au sein de la ferme de Jacky, le cousin de Ferrand, tête pensante tout en muscle de ce quatuor, la cohabitation entre José et Romuald, un couple de vieux briscards de quinze ans d’âge, et Cassidy, la nouvelle recrue pas farouche, va s’avérer riche en péripéties et en coups de gueule. D’autant que nous sommes en 1996, en pleine crise de la vache folle et que les gendarmes sont sur la brèche.
Pourquoi on adore ?
Parce qu’un fois encore, les dialogues d’Aurélien Ducoudray font mouche. Visiblement très inspiré par les meilleurs films noirs des années 1960, Ducoudray convoque Audiard et Lautner pour nous livrer un scénario bourré de rebondissements et de répliques de haute volée.
Parce qu’au milieu des engueulades pimentées de noms d’oiseaux pas piqués des hannetons, Ducoudray nous brosse un portrait fleuri de la campagne profonde où l’on bichonne ses taureaux autant que sa moissonneuse-batteuse et où les rubans attrape-mouches et les œufs en plâtre sont les héros des natures-mortes locales. Ajoutez à cela un réseau de marieuses roumaines et vous aurez une idée assez précise de l’écosystème jouissif dans lequel vont évoluer nos "tontons flingueurs".
Parce que les dessins semi-réalistes, tout en noir et blanc rehaussé au fusain, de François Ravard ajoutent à l’atmosphère de ce polar délicieusement vintage.
Découvrez les premières pages de Mort aux vaches avec Sequencity.
C’est pour vous si…
Vous aviez déjà succombé à La Faute aux chinois (également aux éditions Futuropolis), la première collaboration du duo Ducoudray / Ravard qui révélait déjà le potentiel comique des deux compères. Et évidemment, si vous riez toujours autant à la énième rediffusion des Tontons flingueurs et que vous regrettez amèrement les castings à la Lautner, vous risquez fort de vous bidonner en lisant Mort aux vaches.
Mort aux vaches d’Aurélien Ducoudray (scénario) et François Ravard (dessin), éd. Futuropolis, 112 pages, environ 19 euros.