Crédits : FlickR / Olivier Degabriele
C'est un grand jour pour Sulyan Samar. Il est en 3ème mais aujourd'hui, c'est dans un lycée - au milieu des grands - qu'il va évoluer. Dans une classe de seconde professionnelle. Entrée en matière au vestiaire. Comme les autres élèves, il doit passer le tablier et les chaussures de sécurité - encore un peu grands pour lui.
On apprend avec sa tête et avec ses mains
La salle de classe, c'est une cuisine et les élèves sont tout en blanc, de la toque au pied. "Voilà Sulyvan. Il va être avec nous aujourd'hui, en mini-stage. Je vous demande d'être accueillant avec lui" lance la prof de cuisine, Stéphanie Gesvret.
Au rythme de la classe de seconde qui se prépare aux métiers de la restauration, Sulyvan découvre comment préparer une pâte brisée pour faire une quiche aux légumes. Ici on apprend avec sa tête…. et avec ses mains…Un côté pratique qui séduit l’aspirant cuisinier :
"Manipuler, prendre les couteaux, couper, ça c'est trop bien. Faire cuire, regarder la cuisson, tout ça, j'aime bien être dedans."
C’est la particularité des filières professionnelles, allier la pratique - un tiers de la semaine, à la théorie - pour deux tiers. Dans le concret d’une cuisine, douze heures par semaine, les élèves découvrent la réalité de leur futur métier : ses plaisirs mais aussi ses contraintes. "On reste quasiment toute la journée debout, donc c'est fatigant. Avec la chaleur en plus" explique un des élèves. "Puis il y a la pression du timing.", renchérit un de ses collègues.
Des apprentissages qui forgent leur personnalité. La prof de cuisine a vu les élèves se transformer en quelques mois, "gagner en autonomie".
84 spécialités
En 2012, un candidat sur trois au bac était issu de filière professionnelle. Une filière qui se débarrasse doucement de sa mauvaise réputation. Réformée en 2009, elle mène au bac en trois ans. Les enseignements généraux sont renforcés (maths, français en particulier), et en parallèle les ateliers restent importants. Commerce, agriculture, bâtiment, hôtellerie... Il existe pas moins de 84 spécialités. Parmi lesquelles, la restauration - particulièrement convoitée.
Pour une place disponible en seconde "restauration" du lycée des métiers Auguste Escoffier à Eragny-sur-Oise, il y a six candidats. Les troisièmes doivent présenter leur premier entretien de motivation. Les notes comptent, mais ce n'est pas le seul critère. "L'entretien est ciblé sur leur motivation mais aussi leur personnalité. On essaie de voir si ce sont des enfants introvertis ou pas parce qu'il s'agira quand même de travailler en équipe." explique Valérie Ducros, professeur de gestion.
Dans quelques semaines, Sulyvan saura s'il est accepté dans cette section. Même si ses résultats au collège tournent autour de la moyenne, sa motivation pourrait faire la différence avec les autres candidats.
Voici le sujet diffusé. (J. Beckrich; P.Stelletta)