Amsterdam la boule au ventre

© Eve Omel, 2016

© Eve Omel, 2016

Partir !

Ça faisait si longtemps que je n'étais pas partie à l'étranger que lorsque des amis, au printemps dernier, m'ont proposé de partir tous ensemble trois jours à Amsterdam, j'ai sauté sur l'occasion. Une pige allait m'être payée bientôt, elle irait pour ce week-end, tant pis pour tout le reste!

Or donc la pige arrive, je fais un virement à mes amis avant que tout ne disparaisse dans le puits sans fond du découvert, ça couvrait le voyage en Thalys, trois nuits en Airbnb, et les billets coupe-file des musées. Tout ça bouclé avant l’été pour un voyage prévu en novembre, c’était magnifiquement tranquille. Mais… il y a toujours un mai n’est-ce pas, surtout quand on est monoparent et qu'on sent la paupérisation vous rattraper par le colback.

Le mais du mois de novembre

C’était sans compter ces mois d’automne où les impôts s’imposent à toi, un truc qui te suce les sangs et les entrailles, c’était sans compter les billets de train pour Noël, sans compter les bricoles qui n'ont l'air de rien (un panaris, des poux et autres bobos habituels) pour lesquels tu dépenses 100 balles sans même t'en rendre compte, et les chaussures des changements de saison, bref, ça fait qu’on arrive en short pour ces trois jours à Amsterdam, qu’on tire les derniers 80 € que veut bien cracher en toussotant le distributeur (« veuillez revoir votre montant à la baisse ») et qu’on part en week-end la boule au ventre.

À la hollandaise

Heureusement que, par un tour d’esprit mal placé il faut bien le dire, en préparant notre séjour, on s’était rappelé les Hollandais de notre enfance en Provence qui arrivaient en camping-car en emportant depuis leur plat pays un mois de victuailles dans les valises et qui ne dépensaient pas un centime dans les bleds bas-alpins où ils plantaient leur tente. On les disait radins, je crois qu’ils étaient plutôt méfiants à l’égard de ces Provençaux revêches et filous. Bref, on avait ri en se disant « on aura qu’à faire comme les Hollandais ». Vous pensez comme ça arrangeait mes affaires en vérité...  Riz, pâtes, lait, gâteaux et fruits secs furent ajoutés dans les valises.

Amsterdam

Cette boule au ventre heureusement aussi qu’elle s’est réduite à mesure qu’on quittait Paris, que l’air des Flandres nous encoconnait, et que les enfants laissaient exploser leur joie en passant les frontières. Elle s’est amenuisée le long des canaux emmitouflés dans nos écharpes et en s’asseyant religieusement devant les Vermer. Elle a totalement disparu quand j’ai compris que mes amis avaient compris et qu’ils jouaient le jeu d’un week-end sans restau ni dépenses inutiles.

Conclusion

Vive les voyages ! vive les amis ! Vivement les étrennes.

Et sinon, pour les gosses, ne pas rater la maison d’Anne Frank, ça a saisi les nôtres à l’âme.