Le coup de sang de l'année, c'est par ici.

Take a Kleenex. ©Ève Omel, 2015

Un peu de chiale pour la bonne cause

Pardon pour le style un peu télégraphique de cet article : mon ordinateur vient de rendre l'âme et me voilà réduite à travailler sur tablette (c'est pas la mienne, hein), autant dire une tannée. Il va bien falloir s'y faire car se racheter un ordi même en solde et même bas de gamme est inenvisageable pour l'instant. Le changement de verres de lunettes de ma fille plus d'une fois par an n'est pas pris en charge par ma mutuelle, à cela s'ajoute la facture de gaz annuelle du mois de mai, et la non pension alimentaire du mois de juin: c'est la dèche.

Je fais spécialement exprès de vous gonfler avec mes petits soucis du 15 du mois, récurrents, lancinants, chiants, mais voilà, je viens de lire un article à la fois dramatique et énervant sur les conditions de vie difficile d'un père en instance de divorce. Voici l'article. C'est sur le site de l'Obs dans la rubrique "Le Plus" en date du 22 juin 2015. On vous en conseille la lecture sans cela vous risqueriez de ne rien comprendre à mon humeur massacrante.

À salaire égal, je me permets...

Alors oui, cet homme est dans la dèche autant que moi, nous avons sensiblement les mêmes salaires, c'est vrai j'ai une demi-part d'impôt "enfant à charge" que lui n'a pas, mais je paie un peu plus de 200 euros par mois de plus que lui en loyer. Il paie une pension alimentaire plus importante que celle que je devrais percevoir sauf que je ne la perçois pas, ce qui fait qu'à la fin c'est autant la dèche, voire plus chez moi que chez lui. Qu'il se rassure moi non plus je ne pars en vacances avec ma fille, à part chez mes parents qui m'offrent le toit et le couvert.

La plainte jusqu'à l'écoeurement

Cet homme qui dit qu'il est de nos jours "trop facile de divorcer" alors que depuis 5 ans il en empêche sa femme, semble penser que l'on divorce principalement pour des raisons financières. Or quid de l'amour disparu?, et du malheur qui s'en suit de devoir supporter l'autre à en devenir dingue? Les femmes seraient-elles définitivement veinales à ses yeux? Laissez-moi rire un bon coup, ça sent le réac a plein nez, le genre de type à n'avoir jamais lu son contrat de mariage et à tomber du placard quand le droit s'applique.

Cet homme qui préfère vivre entre l'ancien foyer et l'école et qui fait ainsi le choix de ne pas pouvoir accueillir ses enfants dans son studio est-il réellement à plaindre? Pourquoi ne pas avoir imaginer un deux pièces hors de Paris pour recevoir dignement ses gosses? C'est pas expliqué dans l'article, il aurait dû le préciser parce qu'en attendant, il n'a pas l'air de s'apercevoir qu'il vient de s'infliger tout seul comme un grand un carton rouge fluo.

Cet homme qui dit qu'on lui a ôté son rôle de père alors qu'il paie sa pension alimentaire régulièrement et de ce fait acte qu'il est bien le père de ses enfants et pensent à eux, cet homme pourrait tout de même essayer s'il se sent réellement père d'y remédier par lui-même plutôt que d'accuser la société de l'avoir plonger dans le malheur. Les parcs sont gratuits et les enfants et les parents divorcés y sont autorisés.

Personnellement, cet article m'a filé la nausée, j'ai envie de dire Embarquez moi tout ça chez les psy.

Quant à L'Obs...

Car j'ajoute que L'Obs, sous couvert d'une étude plutôt surprenante et peut-être intéressante de l'Institut France Stratégie que l'on peut trouver ici, sur les déséquilibres financiers qui s'opèrent entre les deux membres d'un couple divorcé, se positionne de façon bizarrement racoleuse et franchement légère sur cette question.

Tout le monde semble oublier que les juges des Affaires familiales optent toujours pour la situation la plus favorable à l'enfant. Quand bien même celui qui n'aurait pas la garde perdrait en qualité de vie. C'est le prix à payer pour le bien-être des enfants.

Et puis passer sous silence, oublier de dire combien incombe à celui qui a la garde des enfants la charge quotidienne de les élever. Un détail, n'est-ce pas, qui vaut bien un léger déséquilibre financier.