24/10-30/10 Fillon, Philippot, Yagg et Well Well Well, la sarkonnerie de la semaine #La semaine du Rainbow

Florian Philippot, l'homme moderne

Florian Philippot, vice-président du Front national et député européen, était l'invité le 25 octobre de l'émission de franceinfo "Face au moteur de recherche" : à la question de milliers d'internautes concernant le nom de son compagnon, Philippot a bippé en touche, tout en laissant entendre qu'au XXIe siècle, être out (= ne plus être honteuse) c'était la modernité. Pour le reste, le mec ne s'est pas mouillé quand on lui a demandé sa position sur le Manif pour Tous : " Les sujets sociétaux, ce n'est pas ma tasse de thé. Parce que j'ai le sentiment qu'ils sont instrumentalisés par les pouvoirs en place pour diviser les gens et pour faire diversion ". Mouais. Sujets sociétaux ? Ce genre de formulation n'est pas très claire, surtout dans la bouche d'un homme moderne. Réclamer l'égalité des droits, n'est-ce pas un progrès ?

C'est vrai que Florian a le cul entre deux chaises. Son homosexualité, et celle des barons de Marine Le Pen, c'est l'une des causes du schisme divisant les partisans du "FN de souche" et les autres. En juin dernier, Jean-Marie Le Pen avait twitté une blagounette qui n'était pas passé inaperçue

 

Yagg the end
YaggLe 26 octobre, le média LGBT Yagg annonçait dans un communiqué la liquidation de LGNET, leur société éditrice, par le tribunal de commerce de Paris. Depuis novembre 2008, Yagg accompagnait l'histoire avec un grand H des lesbiennes, des gays, des bi-e-s, des trans. Une histoire LGBT, best of yaggesque, paraîtra chez DES AILES SUR UN TRACTEUR, maison d'édition LGBTQI à soutenir d'urgence.
 Well Well Well, on aime vraiment Bien Bien Bien
WellAlors que Yagg annonçait la triste nouvelle, l'on fêtait le 26 octobre la sortie du troisième numéro de Well Well Well. On adore Well Well Well parce que
-  le mook lancé en septembre 2014 est bourré de filles bourrées de talents.
- c'est le premier mook rédigé selon un précis de grammaire égalitaire, précis rappelé au dos de l'édito signé Marie Kirschen.
- Well Well Well c'est pas qu'un média lesbien, c'est un média féministe, ouvert sur les femmes du monde et sur leur diversité.
- à l'heure où la presse rame tant, où les médias militants disparaissent un à un, lire Well, Well, Well, c'est participer au pluralisme, pilier d'une démocratie en bonne santé.
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Rainbow Hebdo (1)
François Fillon, l'homme de l'avenir ?
"Je n'ai jamais de regret. Moi je regarde vers l'avenir". Ce sont en ces termes que François Fillon, invité jeudi 27 octobre de L'Emission politique sur France 2, justifiait son refus de faire acte de repentance. En cause, son vote contre la dépénalisation  de l'homosexualité en 1982, vote justifié par le fait qu'il avait voté à l'époque comme tous ses potes RPR, à une époque où face à la déferlante des réformes socialistes, il était de bon ton "de voter contre tout". Mouais.  Presque vingt ans plus tard, en 1999, le même Fillon votait contre l'adoption du PACS, et même si en 2011, il défendait Roselyne Bachelot sommée de démissionner de son poste de ministre en raison de ses sympathies pour le Mariage pour tous, il ne manquait pas de rappeler que lui y était opposé. On peut saluer sa constance : en voilà un me direz-vous qui ne retourne pas sa veste au premier courant d'air. L'autre soir, interpelé par Aline Kernel, mère de deux enfants et lesbienne, il rééditait sa volonté de réserver la PMA à des couples hétérosexuels et ce "pour des raisons médicales" et surtout de cantonner les homosexuelles à l'adoption simple.
A Aline Kernel, qui s'étonnait de "mesures aussi discriminatoires" dans "une société moderne", Fillon répondait : "La modernité n'a rien à voir avec les règles naturelles, avec la vie, avec ces questions de droit à l'enfant." Hé oui Aline, Fillon, à qui vous rappeliez son hétérosexualité, est un homme à l'ancienne, à l'inverse de Florian Philippot (Comprenne qui pourra).

La sarkonnerie de la semaine

Elle a été relevée et glosée cette semaine par Héléna Noguerra, à laquelle doit une tribune dans le quotidien Libération : le 9 octobre, au Zénith de Paris, Nicolas Sarkozy le jurait : "La femme n’est soumise à aucune pression vestimentaire parce que chez nous, en France, la femme est libre depuis toujours." Menteur, on savait, patriarcal et petitnapoléonien aussi, spécialiste de l'histoire des femmes on apprend.