Le protège-couilles. Paraît-il un des accessoires indispensables de la garde-robe du terroriste djihadiste. Quitte à finir en mille morceaux, autant préserver l'essentiel pour l'au-delà : sa paire de couilles. Arriver entier quand il faudra satisfaire, en plus des officielles, la septantaine de vierges promises. (Comme ça, en passant, juste une remarque : quelle femme de bon sens serait prête à se foutre en l'air pour des puceaux ?)
Qu'est-ce qu'il ne faut pas inventer pour faire préférer la mort à la vie ? Promettre les houris et les hourras de fanatiques encagoulés. Vas-y qu'on déménage au Ciel les joies terrestres. En attendant une éternité de délices, pas touche. Rideau. Ceinture. Deleuze disait du pouvoir qu'il était "le plus bas degré de la puissance". On pourrait le paraphraser au sujet de la religion, "le plus bas degré de la spiritualité." Est-ce alors en raison de sa position en bas de l'échelle que ses intégristes se croient obligés de contrôler le dessous des robes, le dessous de la ceinture ?
A chaque fois, c'est la même rengaine : "Avant il aimait les filles et faire là fête." Et puis le voilà passé de la schnouff et des boîtes de nuit à la barbe qui gratte, au fusil qui mitraille, à la ceinture qui explose, au camion qui écrabouille, au couteau qui égorge. Parfois, c'est plus décadent encore, ce que les médias s'empressent de relater avec plus ou moins d'adresse : un des gars du 13 novembre fréquentait les boîtes gays, comme son frère amerloque d'Orlando, comme le type au camion couchant au lit des filles et des garçons.
Outre qu'il serait heureux de repenser l'approvisionnement du bordel à ciel ouvert, et peut-être envisager une expédition de vierges mâles, il serait temps de rappeler une réalité un peu cruelle mais indiscutable : Mes frères, la vérité, c'est que dans le tout-à-l'égout, quand vos corps et vos visages en bouilli obligeront vos mères à filer leur ADN à l'institut médico-légal, la seule chose qui ne sera pas du grand voyage espéré, ce seront vos couilles. Sans burnes au milieu de femmes qui ne vous auront pas attendus pour s'égayer. Tu parles d'un paquetage pour le Paradis !