Emmanuel Macron défend sa réforme de l’apprentissage : “Un jeune qui est apprenti, dans la boulangerie, dans la boucherie, dans les travaux publics, dans le bâtiment, dans 80% des cas il a un emploi, à la clé”. C’est faux ! En 2016, selon le ministère de l’éducation nationale, 65% des apprentis décrochent un emploi après leur formation. Les boulangers cités par le président : 43% de ceux qui ont un CAP ont trouvé du travail.
Alors ces “80%”, où sont-ils ? En fait, ils ne concernent que les apprentis les plus diplômés, comme ceux qui ont un BTS.
Sur le chômage, Emmanuel macron dit plutôt vrai : “On a trois fois plus de chances d’être au chômage quand on n’est pas qualifiés”. En effet, si on ne compare que les non diplômés avec les plus diplômés. Sans diplôme, on a trois fois plus de chance d’être au chômage qu’avec.
En revanche, Emmanuel Macron a un peu gonflé les chiffres concernant les ruptures conventionnelles au travail : “Dans les motifs de rupture du contrat de travail, c’est aujourd’hui le premier”. Faux ! Début 2015, les derniers chiffres du ministère du travail sont différents : la démission arrive en tête des motifs de fin de contrat : 56 %. Ensuite le licenciement : 27 %. Et enfin, la rupture conventionnelle : 17 %. Bien loin de la première place.
Sur la sécurité, le président évoque la double peine : “Celles et ceux qui en étant étrangers, en situation irrégulière, commettent un acte délictueux quel qu’il soit seront expulsés » C’est très compliqué !
D’abord, pour expulser un étranger en situation irrégulière, il faut une décision de la justice, ou d’un préfet.
Ensuite, certains ne sont peuvent pas être expulsés, la loi prévoit 10 dérogations. Et surtout, ces expulsions sont parfois contraires au droit européen. La cour européenne des droits de l’homme a condamné 7 fois la France en 2015.
Contactée, l’Elysée ne reconnaît aucune erreur. Pour citer le président, c’est “croquignolesque” comme réponse, non ?