A quelques semaines des élections législatives, certains députés ne reviendront plus à l’Assemblée nationale. Après la séquence un peu nostalgique des adieux au palais Bourbon, il est l’heure pour eux de chercher du travail. Pour les députés issus du secteur privé, pas de panique, ils bénéficient d’une indemnité chômage très confortable !
Il s’agit du FAMDDRE : “Le fonds d'assurance mutuelle, différentielle et dégressive de retour à l'emploi”. Comparée aux allocations chômages dans le privé, elle est très avantageuse !
D’abord sur le montant :
Les 6 premiers mois, l’ancien député touche 100 % de son salaire, 5599 euros brut. A salaire égal, un salarié du privé, lui, ne touche que 66 % de son revenu : 4100 euros.
Deuxième avantage : la durée
L’indemnité du député-chômeur est dégressive mais elle dure 3 ans. Dans le privé, elle est fixe, mais le plus souvent elle ne dure que deux ans.
Troisième avantage : la cotisation salariale sur la feuille de paie. Elle est moins lourde chez les députés. 28 euros cotisé par mois, contre 173 euros dans le privé.
Ces avantages sont prévus par une loi. Philippe Gosselin en a été le rapporteur. Il les trouve indispensable pour attirer les salariés du privé sur les bancs de l’assemblée.
Combien de députés en ont bénéficiés ?
En 2007, 30 députés ont touché cette indemnité chômage. En 2012, ils étaient 44.
Parmi eux, un ancien parlementaire qui préfère rester anonyme nous confirme qu’il a touché cette allocation pendant 1 ans ½. Il n’y trouve rien à redire. Sauf peut-être à souligner le manque d’accompagnement et de suivi quand il cherchait du travail. Personne ne contrôlait non plus sa recherche effective d’un emploi. Vous l’avez compris, cela n’a rien à voir avec les salariés du privé qui eux rendent des comptes à Pole emploi !
Un régime jugé trop avantageux par certains parlementaires comme Charles de Courson qui souhaite sa disparition, mais ils ne sont pas nombreux dans ce cas.
Les indemnités chômage des parlementaires seront-elles supprimées par la loi sur la moralisation de la vie publique ? Pour l’instant personne n’en a parlé!