Perplexe...

J'ai regardé avec intérêt le dernier numéro d'Envoyé spécial et je vous remercie pour votre travail. Je reste perplexe sur la forme, à savoir le procédé qui consiste à présenter les enquêtes avec une bonne dose de « making-of ». Le journaliste dans sa voiture, son GPS, l'entrée dans un lieu, trépied à la main, les essais micros avant un entretient? Après tout, pourquoi pas. Restent les séquences où les journalistes se font malmener, luttent pour qu'on leur réponde. Je suis assez partagé sur la présentation de ces images. Je comprend pleinement l'intérêt de rendre compte, de manière très concrète, de la difficulté d'obtenir des informations. Cependant, cette compréhension n'arrive que dans un deuxième temps. Je parle bien entendu de ma compréhension. En effet, face aux images où un journaliste opiniâtre tente d'obtenir des réponses à ses questions, mon premier ressenti est d'être en empathie avec la personne dont on essaye de tirer les vers du nez. Et cela me gène d'autant plus de ressentir cette empathie lorsqu'il s'agit de personnes qui m'inspirent plus naturellement la nausée!
Mais ces considérations confortent peut-être simplement ma préférence pour la presse écrite. Dans votre reportage à propos de l'affaire Fillon, la séquence sur le perron du Canard enchainé est presque cruelle   on a d'un côté la presse écrite pour laquelle tout le monde vient trépigner d'impatience pour connaître les dernières révélations, et de l'autre, la presse audio-visuelle qui se fait envoyer promener. Bon, ce ne sont que des images   on peut facilement imaginer que la presse écrite est soumise aux mêmes difficultés du métier.
Quoi qu'il en soit, merci encore pour vos reportages. Je ne doute pas que la manière de présenter l'information est sujet à débats parmi les rédactions. Je peux vous concéder avoir plus d'interrogations que de réponses ? Tout au plus le ressenti dont je voulais vous faire part. @Benoit P.