Imaginez-vous...

Nous avons déjà, sur ce blog, raconté diverses histoires au sujet de l'interruption volontaire de grossesse, très débattue ces derniers jours. Pour défendre ce droit fondamental, mais aussi pour en dénoncer les abus quand nous les constatons. Comme le débat perdure, voici une histoire à laquelle j'ai repensé.

En consultation, je vois arriver une jeune fille de 17 ans, venue avec son petit copain :

- "Je suis enceinte."

Elle explose en sanglots : "Je dois et veux avorter. Si mes parents l'apprennent, ils ne voudront plus jamais me voir."

- "Calmez-vous, ne vous inquiétez pas, on va s'occuper de vous. Racontez-moi comment cela s'est passé."

Entre deux sanglots, la jeune fille m'explique :

" Voilà, chez moi, ma mère et moi faisons une croix sur le calendrier de la cuisine lorsque nous avons nos règles. Et la semaine dernière, mon père m'a demandé pourquoi je n'avais pas mis ma croix.

Il m'a tout de suite dit : 'On va prendre rendez-vous chez un médecin, ce n'est pas normal... On va aller te faire faire un test de grossesse.' Il m'a même traitée de traînée. Comment pouvais-je avoir des relations sexuelles à mon âge ?

C'est là que j'ai réalisé que j'avais un retard de règles. Alors dès le lendemain, j'ai mis ma croix sur le calendrier familial et j'ai fait semblant de mettre des serviettes hygiéniques tous les jours, parce que ma mère vérifie que j'en porte. Puis j'ai fait un test de grossesse de mon côté. Il était positif."

De nouveau, elle éclate en sanglots :

"On a fait qu'une fois l'amour sans préservatif, c'était la première fois qu'on n'en avait pas avec nous."

 

Si cette histoire ne fait pas réfléchir sur le rapport à la sexualité et à l'intimité d'une jeune fille dans son milieu familial...

Publié par Souriez vous êtes soignés / Catégories : Non classé