Alors que la fin de vie est au cœur de l'actualité, entre le procès du Docteur Nicolas Bonnemaison et l'affaire Vincent Lambert, les internes de Souriez-vous êtes soignés vous racontent les situations face auxquelles ils se sont retrouvés et qui montrent que le débat n'est pas si simple.
Il existe, en France, la possibilité de poser des circulations extra-corporelles (CEC), l'équivalent de coeurs artificiels, aux enfants sur le point de mourir. Il s'agit souvent de l'ultime traitement pouvant espérer faire survivre l'enfant quand tous les autres traitements ont échoués. C'est un dispositif ultra spécialisé et très coûteux, que seules certaines équipes entraînées peuvent mettre en place. Il nécessite également du personnel médical et paramédical spécialisé pour l'entretenir tous les jours après sa pose. Il y a un nombre limité de CEC. Si une CEC tourne pour un enfant, c'est qu'elle ne pourra pas être posée chez un autre.
L'autre jour, il nous a été demandé, par les réanimateurs, sur demande des parents, de poser un tel dispositif à un nouveau né atteint d'une maladie génétique grave ayant fait, dès la naissance, une insuffisance respiratoire gravissime, ayant une cardiopathie opérée à quelques jours de vie et ayant par dessus le marché, fait un accident cérébral compromettent encore d'avantage son pronostic neurologique déjà bien altéré par sa pathologie de fond.
Cet enfant, s'il survit, est voué à passer sa vie en fauteuil roulant, à subir de nombreuses interventions chirurgicales et autres traitements lourds.
Dans l'équipe, cette prise en charge a soulevé des questions éthiques. La médecine a fait bien des progrès et c'est tant mieux, mais jusqu'où doit-on pousser les soins? Rend-on réellement service en faisant cela? N'est ce pas une injustice pour un autre enfant en meilleur état général qui en aurait besoin au même moment?