Il y a quelques mois, nous avons commencé le semestre à six internes, stage initialement prévu pour sept. Il manquait donc déjà une personne pour assurer le fonctionnement normal du service.
1er bug!
Malheureusement, une de mes collègues a eu une maladie grave qui l'a conduite à stopper toute activité et ce, sur une période indéterminée.
2ème "bug"!
Nous savions pertinemment qu'elle ne pourrait pas revenir avant la fin du semestre du fait de la gravité de sa maladie. Nous nous sommes donc retrouvé à cinq internes, pleins de volonté et d'énergie, à travailler jours et nuits, comptant nos minutes de sommeil. Notre emploi du temps était délirant, passant les 3/4 de notre temps à l’hôpital, et ne rentrant chez nous que pour dormir.
Pendant six mois, l’hôpital est devenu notre maison et nos collègues notre famille. Certes, la charge de travail était hallucinante mais la bonne ambiance générale et le soutien mutuel de mes collègues m'ont permis de vivre de façon moins désagréable la situation.
Ni remplaçant ni compensation financière
« Mais ton patron n'a pas embauché un(e) remplaçant(e) ? », me demandaient innocemment mes proches. « Vas tu récupérer des heures ? » « Vas tu être payée en plus pour tes heures supplémentaires? »
Et bien non, j’ai juste fait 90 heures par semaine pendant 4 mois. Les réflexions de mes amis m’ont tout de même fait réfléchir, moi qui trouvais cette situation quasiment normale bien qu’un peu fatigante.
C’est vrai, quel autre boulot autorise cinq personnes à faire le boulot de sept, sans aucune compensation de temps ni d’argent, surtout quand le travail de base est déjà de plus de 10 heures par jour et souvent en horaires décalés ? Pourquoi, nous autres médecins (et surtout internes!) avons-nous ce statut de supermen et superwomen pouvant encaisser encore et encore plus (et sans râler!) ?
Heureusement qu'on l'aime notre boulot 🙂