Voilà une histoire vécue au planning familial.

Une patiente consulte pour une IVG. Je me lève pour l'accueillir et elle découvre mon gros ventre, témoin d'une grossesse de plusieurs mois. Je croise son regard, et nous sommes aussi troublées l'une que l'autre.

Elle me dit : "Je suis désolée, vous devez mal me juger."

Je proteste : "Non, bien sûr que non !"

Et en moi-même, je pense :

"Moi, j'ai la chance de porter une grossesse que je peux assumer, d'attendre un bébé désiré. Non, mille fois non, je ne la juge pas. Je suis juste désolée car je sais qu'il y a tellement de femmes qui préféreraient être dans mon cas et qui n'ont pas le choix."

Combien en ai-je vu se faire toutes petites auprès de leur compagnon ou conjoint qui n'aurait eu qu'un mot à dire pour qu'elles gardent l'enfant... Car pour beaucoup de femmes, être deux pour cela est essentiel.