Et une petite anecdote parmi tant d'autres, en pleine période de révolte sur le manque de lits dans les hôpitaux. L'un des challenges lors d'une garde, c'est de réussir à trouver un lit pour le patient que l'on souhaite hospitaliser.
Quand il n'y a plus de lits disponibles au sein du service approprié à la pathologie de notre patient, notre mission, si nous l'acceptons, consiste à passer de nombreux coups de fils pour essayer de trouver une place à notre patient, ailleurs, dans des services spécialisés à qui il reste une place et qui accueillent alors des "hébergements", des patients dont la pathologie concerne une autre spécialité.
Lors d'une de mes récentes gardes, mon service déborde. Rien, plus une place. J'ai sur les bras un enfants qui doit être opéré en urgence pour une appendicite . Par chance, le service de pédiatrie permet dans ces cas là d'accueillir des enfants même si le motif de l'hospitalisation est chirurgical (appendicite par exemple). Ouf, les pédiatres acceptent donc de réserver un lit dans leur service pour mon patient.
Pendant ce temps là, l'interne d'orthopédie, qui mène de son coté son combat à la recherche de places, m'appelle pour me quémander un lit. Il doit placer une veille dame avec fracture du col du fémur. Evidemment, c'est cuit, je lui raconte comment j'ai du moi-même délocaliser mes patients en pédiatrie.
Réponse du tac-au-tac du pauvre interne d'ortho :
- "Ah oui? On peut mettre des patients en pédiatrie? Chouette, ils ont encore de la place tu penses?"
-" Enfin, euh uniquement pour des enfants... je ne pense pas que ta patiente de 90 ans soit une bonne candidate!"
- "Ah, oui effectivement je n'avait pas réfléchis à ce détail.....!"
C'est dire s'il était désemparé. Quand on pense au temps précieux perdu au téléphone à négocier un lit, un brancard, une place dans un couloir pour les patients...