Depuis l'affaire du Médiator, les patients ont développé une certaine méfiance des médicaments, et en parallèle de nombreux médicaments ont été retirés du marché ou déremboursés, le dernier en date, le Myolastan, pourtant encore très fréquemment utilisé, comme relaxant musculaire dans le mal de dos, et parfois en somnifère. Et nous, médecins, sommes confrontés à des situations en tout genre ...
Il y a d'une part ceux qui refusent les traitements que nous prescrivons, même si c'est un traitement urgent, même si c'est un traitement vital, même s'il n'y a pas d'alternatives, même si tous les derniers contrôles de la molécule sont rassurants, même si c'est un traitement qui a fait la preuve de son efficacité et de sa sécurité depuis longtemps. Ces gens là repartent parfois sans traitement, sans ordonnance, et scandalisés "Vous ne faites RIEN pour moi ???" ou reviennent quelques jours plus tard, dans une situation plus sérieuse et acceptent le traitement.
Mais de l'autre côté, il y a un grand nombre de patient fidèles et dépendants de leurs vieux traitements qui sont maintenant retirés du marché, et qui veulent absolument qu'on les leur prescrive ! Aujourd'hui encore un patient m'a supplié de lui mettre du Myolastan sur son ordonnance. "Je ne peux pas vivre sans mon Myolastan du soir" Et on a beau leur expliquer "Il y a ce médicament qui est une molécule voisine. Même si je le prescris il n'y en aura plus à la pharmacie", ils sont capables d'insister des heures pour avoir leur ordonnance, ou de menacer d'aller voir un autre médecin !
Parfois j'aimerais que les uns et les autres se rencontrent et se raisonnent respectivement dans leurs extrêmes pour me faire gagner du temps !