Nous sommes toutes des digital mothers

Plus de 8,7 millions de Françaises sont des "digital mums". Et moi, et toi, et vous. WebMediaGroup, qui pense avoir inventé le concept, essaie désormais de le vendre comme la meilleure cible marketing depuis la ménagère de moins de 50 ans. Il y a deux ans, je m'étais déjà penchée sur le sujet pour en conclure que nous étions toutes des digital mothers... Je vous livre mon billet.

Connected mums. Ce n'est pas un gros mot. C'est la raison pour laquelle vous êtes en train de me lire. Une étude a démontré fin 2009 qu'Internet était la principale source d'information des mamans. Et qu'en plus, elles adooorent les réseaux sociaux, type facebook. Le pourcentage de mamans connectées à un réseau social a grimpé de 11 à 63% en six ans! Certes, ces deux enquêtes sont britanniques mais je parie les yeux bleus de ma fille que le résultat est le même en France.

Internet, c'est quand même moins long qu'une partie de Scrabble et pas besoin d'être deux (je prends toute légende moins débile, laissez-la dans les coms) @ Flickr / Alex (Very busy)

Pourquoi? D’abord, parce que passer sa journée avec un môme, c’est quand même super chiant. Qu’on est bien trop sollicitée pour regarder la télé ou tenter de bouquiner. En revanche, voler cinq minutes par-ci, dix minutes par-là pour écrire trois commentaires vachards à ses copines sur Facebook et un statut du genre "Ce matin mon fils a crié à tue-tête sur le vélo 'maman a des grosses fesses'", on sait faire, même avec un môme dans les bras, qu’on berce négligemment en améliorant sa vitesse de frappe de la main droite. Sur le clavier, pas sur l’enfant, la vitesse de frappe.

Et quand le bébé pleure trois heures d’affilée la nuit, on n’hésite pas à rallumer l’ordinateur pour taper dans google "caca vert tout mou qui pue pleurs intarissables", histoire de voir si un forum de mamans n’aurait pas déjà apporter une réponse à la situation qu’on est en train de vivre. C’est comme ça que certains sont arrivés sur l'ancienne version de ce blog en recherchant "quand bébé fait-il ses nuits" ou "pourquoi des hauts le cœur après le biberon". Autant de questions auxquels on ne répond pas, désolée. D’autres sont arrivés sur des posts en tapant comme requête "porno des mere avec ces enfants" et "sophie tu merite la fessee", ce qui est un peu mystérieux, mais c’est une autre histoire.

Bref, oui, internet est idéal parce que ça s’adapte parfaitement à notre disponibilité: une myriade de minutes volées pendant les siestes, au boulot, avant de se coucher, en pleine nuit… Et parce qu’aucun livre ne peut répertorier toutes les questions que nous nous posons: faut-il acheter une poussette trois-roues, ai-je besoin d’un stérilisateur, pourquoi mon bébé n’a pas de dents à dix mois, est-ce normal qu’il tape les autres? Enfin, parce que c’est un immense défouloir pour se raconter entre nous qu’ils nous gonflent comme rarement, que c’est infiniment dur d'être parent ou qu’on est fou d’amour pour eux. Et souvent les trois à la fois.

Publié par Emma Defaud / Catégories : Actu