Bain des enfants: je patauge

"L’eau a un rôle calmant pour l’enfant." Si, si je vous assure, c’est écrit page 220 dans J’élève mon enfant, de feue-Laurence Pernoud. C’est peut-être à ce moment que j’aurais dû me douter que Laurence et moi, on appartenait pas à la même espèce. "L’eau est plus qu’un élément naturel, elle fait partie de nos origines, du premier milieu dans lequel on a vécu", dit encore la prêtresse de la petite enfance. A croire que mon fils n’était pas spécialement bien loti dans mon ventre, car dès qu’on tentait de le mettre au bain bébé, il se cabrait à faire pâlir d’envie n’importe quelle vachette d'Interville.

Quatre ans plus tard, j’en suis toujours à sortir le lasso dès que je crie «Au bain». Il se réfugie invariablement sous les tables, les lits et dans n’importe quel interstice dans lequel ma silhouette évidemment fine, souple et musclée ne peut pénétrer pour l’en extraire de force.

Le mieux est encore de parvenir à l’attirer insidieusement dans la salle de bain et à le déshabiller sans éveiller le moindre soupçon. Pas évident quand l’artifice doit être répété quotidiennement.

Une fois plongé dans un grand volume d’eau, on pourrait penser que je n’ai plus qu’à laisser mijoter. Mais l’arrivée de la petite 2e a compliqué la donne. Ils veulent TOUJOURS être du même côté de la baignoire EN MEME TEMPS. Elle adore l’éclabousser. Et ils ne veulent JAMAIS se laver les cheveux, sauf quand c’est mamie, parce-que-ma-mamie-elle-ne-me-met-jamais-d’eau-dans-les-yeux (Mais ta mamie, tu la gonfles pas tous les soirs).

"Le plaisir du bain n’est pas seulement celui d’être propre, mais aussi de jouer dans l’eau, de s’y détendre et d’y rester. Et cela durera toute la vie", poursuit Laurence Pernoud. Oh, non, je vous en prie, pas toute ma vie !