Feuilleton récurrent, marronnier, mercato estival. La question se pose à chaque été et après chaque alternance politique. Qui va laisser son fauteuil à un collègue ?
Même si chaque nouveau gouvernement se défend de mener une chasse aux sorcières, tous les postes stratégiques de l’Etat deviennent à un moment donné des sièges éjectables.
On l’a vu assez rapidement dans la hiérarchie policière. On ne devrait pas tarder à le vivre dans les hautes sphères judiciaires. Dans ce « jeu de chaises musicales », les procureurs sont en première ligne.
Nommé à la fin de l’année 2001, François Molins verrait, selon certaines sources, son avenir à la tête du parquet de Paris compromis. Officiellement il n’y a rien à lui reprocher sur la gestion des affaires depuis plus d’un an. Aux cotés de son homologue Michel Vallet à Toulouse, il a plutôt bien géré la crise lors des crimes perpétrés par Mohammed Mérah. Ce qui lui reproché est plutôt son cursus. Précédemment il occupait le poste de directeur de cabinet depuis 2009, d’abord de Michèle Alliot-Marie puis de Michel Mercier au ministère de la justice.
Lors du débat entre les deux tours de l’élection présidentielle, François Hollande avait vivement reproché au candidat sortant Nicolas Sarkozy la nomination de François Molins à ce poste stratégique. De là à demander sa tête…..
Autre poste sensible, celui de directeur des affaires criminelles et des grâces que François Molins occupa aux débuts des années 2000 dans le cabinet de Dominique Perben.
Actuellement, cette direction, authentique poste d’observation sur toutes les affaires sensibles est tenue par Maryvonne Caillibotte. Longtemps bras droit d’Yves Bot à Nanterre et à Paris, elle pourrait être amenée à laisser sa place à Robert Gelli, actuel procureur de la république à Nîmes et Président de la Confédération des procureurs. Confédération qui, nous l'avions évoqué ici, a lancé en décembre dernier un cri d'alarme sur la situation des parquets en France.
La Chancellerie a pour projet de proposer à Maryvonne Caillibotte de retourner au parquet général de la cour d'appel de Paris pour un poste d'avocat général.
Un poste très convoité. Car le juge Jean-Michel Gentil, ancien président de l’AFMI, l’association des magistrats instructeurs, actuellement en charge en co-saisine des dossiers Bettencourt à Bordeaux s’est porté candidat. Tout comme son épouse qui dans la même juridiction de l’Aquitaine est vice-procureur.
Nombreux sont les magistrats qui sont mariés ou pacsés. Rien de bien original aujourd’hui. Mais dans la justice, c’est parfois une difficulté. Ainsi pour exercer dans la même juridiction, il faut une dispense, et répondre à une exigence professionnel. Aucun des deux ne doit occuper le poste de président ou de procureur. Bref aucun lien hiérarchique pour deux magistrats qui portent tous les deux la robe……