« Une indemnisation qui ne sera jamais parfaite » La phrase a été prononcée ce matin par Philippe Jeannin, premier président de la cour d’appel de Rennes. La juridiction se penchait sur le sort de Loïc Sécher.
Condamné à 16 ans de réclusion criminelle pour viols et agressions sexuelles en 2003, cet exploitant agricole a été acquitté le 24 juin 2011, après que sa condamnation ait été annulée par la cour de révision en 2010. Emilie, sa victime supposée, s’est rétractée en 2008, écrivant aux magistrats qu’elle avait tout inventé dans ses accusations.
Le calvaire de Loïc Sécher a duré 3856 jours. Incarcération, violences, humiliations, perte d’emploi……Il a toujours clamé son innocence. Il a fait la grève de la faim. Rien n’y a fait. Rien n’aurait été possible sans le courage d’Emilie. Comment réparer une telle injustice ?
Non seulement la justice n’aime pas reconnaître ses fautes mais elle n’est pas forcement généreuse pour réparer ses erreurs.
Contrairement à d’autres condamnés à tort, comme ceux d’Outreau, L. Sécher n’a jusqu’à présent bénéficié d’aucune indemnité accordée par le gouvernement. Il a donc fallu que son avocat, Maître Eric Dupond-Moretti, lance une procédure pour que la justice consente à se pencher sur la question.
L’ex condamné demande une somme de 2,4 millions d’euros en guise de préjudice.
Le représentant de l’agence judiciaire du trésor, évoquant une « rigueur budgétaire extraordinaire », propose 600 000 euros. Quatre fois moins. Loïc Sécher est donc également victime de la crise.
Les magistrats de la cour d’appel de Rennes ont sorti leur calculette. Ils donneront le montant du préjudice tel qu’ils le voient le 25 septembre.
En attendant Loïc Sécher est condamné à vivre avec 417 euros par mois.