Pendant que toutes les oreilles étaient tournées vers Françoise Hollande, Nicolas Sarkozy s'exprimait hier midi dans la salle des pas perdus de la cour d'appel de Dijon.
Le chef de l'Etat a rencontré pendant plus d'une heure 8 citoyens assesseurs qui siègent depuis début janvier dans les tribunaux correctionnels aux cotés des magistrats professionnels pour juger des affires d'atteinte à la personne, de vols avec violence et de destructions ou de dégradation de biens.
Nicolas Sarkozy s'est également entretenu avec les magistrats qui ont participé à la très rapide formation de ces citoyens et avec ceux qui siègent à leur cotés.
Un mois après la mise en place de cette petite révolution, pour l'instant au stade de l'expérimentation dans les ressorts des cours d'appel de Dijon et Toulouse, le président de la république en fait déjà un bilan positif. Aussi il souhaite que cela soit généralisé dès 2013 et non plus en 2014, comme prévu initialement.
Aucunement surpris par cette visite éclair du chef de l'Etat, les citoyens assesseurs avec qui j' ai pu m'entretenir à l'issue de la cérémonie sont sur la même ligne. "C'est une bonne expérience que je souhaite à d'autres citoyens". "Nos avis sont pris en compte par les magistrats professionnels". "La visite de la prison que j'ai faîte lors de ma formation m'a ouvert les yeux sur le monde judiciaire et carcéral".
Lors de cette rencontre, Nicolas Sarkozy n'a à aucun moment évoqué les jugements rendus après leur délibéré. Le président de la république ne s'en est jamais caché. Il y a deux raisons à sa volonté de voir des citoyens aux cotés des magistrats. Aider à une meilleure connaissance de la justice pénale. Mais aussi contrecarrer des décisiosn de justice jugées trop laxistes. Tous les professionnels de la justice sont pourtant d'accord sur un point. La présence de jurés populaires dans les cours d'assises n'est pas synonyme de verdics plus répressifs.
Mais lors de son intervention de plus d'une demi-heure, N Sarkozy a aussi évoqué ce qui est un serpent de mer judiciaire: l'indépendance. Il a ainsi rappelé ce qu'il avait annoncé il y a quinze jours, à savoir que les procureurs devaient nommés après vais conforme du CSM et non avis consultatif. " Qu'on ne vienne plus me dire qu'il ya un problème d'indépendance de la justice" a martelé le chef de l'Etat après avoir rappelé qu'il était à l'origine d'in changement dans la Constitution, à savoir que le CSM n'était plus présidé par le président de la république, mais par les deux hauts magistrats de la cour de cassation.
"Nicolas Sarkozy ne manque pas de culot" s'est exclamé hier soir André Vallini, le monsieur justice du PS, rappellant que lors de son mandant, le président de la république avait multiplié les nominations de magistrats du parquet contre l'avis du CSM. Philippe Courroye en tête.
Enfin, Nicolas Sarkozy a rappelé la place que pour lui la victime doit avoir dans notre procédure judiciaire. "On me reproche souvent de faire preuve de compassion. Faire preuve d'humanité, ce n'est pas absurde! (...) l'institution judiciaire, c'est d'abord l'institution des victimes".
Une fois le chef de l'Etat parti, le palais de justice de Dijon, qui était devenu un lieu coupé du reste de la ville, entouré d'un service d'ordre impressionnant, a pu reprendre une vie normale et se penché à nouveau sur les dossiers des justiciables en attente de justice.