Le Président Dominique Pauthe a été prévenu dès hier après midi par Maître Francis Szpiner. Alain Juppé, contrairement à ce qu'il avait annoncé, n'est pas venu aujourd'hui à la barre du tribunal correctionnel de Paris.
Le ministre des affaires étrangères s'est envolé ce matin avec Nicolas Sarkozy pour un voyage éclair en Libye.
A la reprise de l'audience à 13h30, M° Szpiner a remis au magistrat un courrier signé d'Alain Juppé. Il y explique qu'il accompagne sur le sol libyen le chef de l'Etat et le premier ministre britannique. Ce dernier amenant dans ses bagages son ministre des affaires étrangères, le locataire du Quai d'Orsay ne pouvait pas ne pas être du voyage et laissé seul Bernard Henry Lévy aux cotés du président de la république.
Dans son courrier, Alain Juppé précise qu'il ne peut que confirmer les déclarations qu'il a déjà faites et qui sont dans la procédure.
L'absence du témoin a provoqué le mécontentement des avocats de l'association Anticor, partie civile dont la défense mets en doute la recevabilité. "C'est une injure. Je pèse mes mots. C'est la manifestation d'une lacheté" a déclaré Maître Kersanty.
Des mots que l'avocat de Monsieur Juppé a aussitôt dénoncé. "Alain Juppé ne sait jamais dérobé, il a toujours répondu aux convocations de la justice. Le mot "lacheté" est déplacé. ce voyage en Libye n'a pas été organisé pour soustraire le ministre à cette audience".
Quant à M° Veil, conseil de Jacques Chirac, s'il regrette pour la compréhension du dossier que le "meilleur d'entre nous", pour reprendre l'expression de l'ancien président, manque à l'appel des témoins, il n'imagine pas un seul instant que "le président de la république et le premier ministre britannique soient les complices de l'absence de M. Juppé".
Après un court délibéré, le tribunal a décidé de passer outre la présence du ministre des affaires étrangères. L'emploi du temps de ce dernier ne permettant apparement de fixer un autre rendez-vous dans un procès dont les débats s'arrêtent lundi prochain.
Drôle d'audiences où de nombreux témoins sont morts, d'autres dans l'impossibilité de venir à la barre. Hallucinant procès dans lequel le principal prévenu est excusé médicalement.
Le président Pauthe n'a pu rien faire d'autre que de lire des pièces du dossier.
Assurement le temps qui passe est condamnable Assurement le temps qui passe est le meilleur allié des prévenus.