Innocenté par les jurés populaires mais condamné par les magistrats. Telle est la conclusion a tiré de la décision de la cour d’appel de Paris de radier Karim Achoui du barreau de Paris.
Condamné en première instance à 7 ans de prison pour complicité d’évasion dans le procès d’Antonio Ferrara, il avait été acquitté par les jurés de la cour d’assises le 22 octobre dernier. L’ancien avocat pouvait alors envisager de revêtir à nouveau sa robe. Seule une interdiction temporaire de 5 ans remettait à plus tard cette éventualité.
Dans une affaire l’opposant à son ex épouse, la cour d’appel de Versailles l’ avait condamné en février 2008 pour complicité de faux à 12 mois de prison avec sursis, 20 000 euros d’amende et 5 ans d’interdiction d’exercer la profession d’avocat.
Cette sanction avait été confirmée par le conseil de discipline de l’ordre des avocats du barreau de Paris. Mais le bâtonnier et le procureur général avaient fait appel de cette décision, la trouvant trop clémente à l’égard de l’avocat déchu. Pour soutenir leur demande, ils avaient fait état de 6 griefs disciplinaires à l’égard de Karim Achoui, évoquant principalement des « manquements déontologiques » et « une volonté de rester en marge des principes régissant la profession d’avocat ».
Pour ne rien arranger, l’ex avocat a vu son casier judiciaire s’alourdir en début d’année avec une condamnation à un an de prison ferme pour travail dissimulé. Cette fois ci, ce n’est plus en sa qualité d’avocat que Karim Achoui a été condamné mais en tant que restaurateur. Après ses ennuis judiciaires, il s’est lancé dans la restauration. Il y a quelques mois, il n’excluait pas l’hypothèse de se lancer dans le cinéma comme comédien. Pour incarner un policier. Et pourquoi pas un jour un avocat !