Le SM demande des excuses au PG de Grenoble

Les trois magistrats de la cour d'appel de Grenoble ont confirmé ce matin la décision prise il y a 15 jours par un juge des libertés et de la détention. Celui que les policiers considèrent comme étant le second braqueur du casino d'Uriage reste donc en liberté, sous contrôle judiciaire.

Le fait que le magistrat de Grenoble ne décide pas l'incarcération du suspect avait provoqué l'indignation du ministre de l'Intérieur et l'incompréhension du Chef de l'Etat.

Face à ceux qui dénonçaient le laxisme ou la fronde d'un juge, d'autres rétorquaient que le dossier était trop léger en charges pour justifier un mandat de dépôt.

Si la cour d'appel avait infirmé la première décision, cela aurait été interprété comme un désaveu du juge des libertés et de la détention. En confirmant la liberté, elle soutient un magistrat du siège et valide la version de la faiblesse de l'accusation.

Les 3 juges écrivent. "Si un faisceau de coïncidences troublantes permet de penser que M. G pourrait avoir commis les faits, il n'y a pas de certitude ou quasi-certitude quant à sa participation". La chronique judiciaire est remplie de cas où d'autres suspects ont été placés en détention provisoire avec moins de précaution.

Les deux principaux syndicats de magistrats se sont félicités de la décision de la cour d'appel de Grenoble. "La justice décide sur un dossier, pas sur un contexte" déclare l'USM. Le SM va plus loin. Se rappelant que Mme Valdès-Boulouque,  Procureur Général de Grenoble, s'était étonnée de cette décision en la qualifiant publiquement d' "inacceptable" , le syndicat lui écrit une lettre ouverte. "Il est inédit qu'un chef de Cour cède à ce point et publiquement au populisme ambiant et voue de la sorte aux gémonies un de ses collègues(…) Un sursaut déontologique pourrait désormais vous pousser à présenter des excuses à notre collègue que vous avez injustement mis en cause".

Le parquet général avait fait appel de la décision du juge des libertés et de la détention. C'est son droit. Le procureur général avait commenté énergiquement la décision, c'est son choix. Il a désormais 5 jours pour se pourvoir en cassation.

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique